Esquisse d'un baiser

[Khayman 24]

Ceci est une prose. Pas de rimes, mais un rythme. Un rythme qui commence doucement, un peu comme le premier baiser. Des lettres qui se contournent, se frôlent, se touchent, puis se séparent en formant de mots. Des mots courts, des mots longs, des mots qui feront de ce baiser LE baiser. 

Ces lettres se veulent douces au début. On utilise des L, des E, des A, des lettres qui dans la bouche font que la langue se délie lentement. Puis l'on peut mettre un C. Elles se cherchent, se veulent câlines, puis coquines. Puis ce baiser utilise un S. Il s'agit alors de deux langues sensuelles qui sortent pour se trouver, s'entrelacer, se sentir. Le M vient se rajouter juste après, en même temps que le R, lorsque les regards se croisent, que les réactions ne se contrôlent plus, et que le mélange de salive imprimé par la rotation des langues met en exergue les esprits et transforme la chaleur qui gagne c'est deux corps en une aura brulante. 

Les mots deviennent alors plus bruts. Place à l'animal, à l'instinct. On change de registre. Le souffle s'accelere. Les deux individus se veulent, se jaugent, s'affrontent. Les langues sont plus vives, les lèvres se croquent, les visages s'esquivent, se rapprochent, se toisent, et la lutte recommence. Un duel entre un homme et une femme, enfin selon les situations. Un duel en tout cas. 

Puis le combat cesse un instant. 

Les mots sont plus doux. On parle d'une caresse, d'une main qui se pose sur la nuque de l'un, de doigts qui glissent dans les cheveux de l'autre, de doux yeux qui se veulent amoureux, de sourire complices, de rires enfantins. 

Le calme est revenu pour quelques instants. Le rythme des mots s'en ressent, ils volent, ils volent, au gré de cet instant qui se veut empli de tendresse. 

C'est alors qu'un baiser se fait plus vif, qu'un regard se fixe, plus personne ne bouge. Deux êtres aux abois, les corps tendus. Le duel recommmence, en cent fois plus intense, les deux êtres se dévorent, ils en veulent encore. Le rythme est saccadé, les sens sont aux aguets. Les mains descendent, se posent sur ses fesses, et la tirent vers lui, contre son désir montant. Elle le sent elle le vit, et le prend par la tête, glissant lentement sa langue entre ses lèvres, lui montrant qu'elle est prête. 

Pas fini

[fanie 1,211]

Un cours de langues, comme on aurait aimé en avoir à l'école

Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout.

[Guy de Maupassant]

[Khayman 24]

Mes premiers textes... ^^

[Guest biboundé]

waw, très joli. ya pas un dire, un beau et vrai baiser amoureux c'est divin :???: