A toutes les femmes

[Invité]

Je vous observe dans la rue quand vous marchez devant moi ou que je suis à côté de vous. Pensives ou pressées, je vous invente un caractère, des désirs, des manies, des lubies, des problèmes et des vies parallèles au-delà des apparences que vous imposez, que vous vous imposez.

Il y a toi à la terrasse du café qui sirote un Perrier aussi pétillant que tes grands yeux bleus, tes longs cheveux blonds te donnent un air de Brigitte Bardot quand il parait que dieu avait créé la femme. Tu écris des notes, ce sont des courses à faire pour ton rendez-vous du soir avec ton amant, il souhaite te voir habillée comme lui le désire et te l'a ordonné. Il déboutonnera ton chemiser noir et baisera tes seins pulpeux et arrogants. Il glissera lentement ta culotte jusqu'à tes chevilles fines et la mettra dans sa poche de costume. Il caressera tes longues jambes parées de jarretelles rouges et tu les enrouleras autour de ses hanches pendant qu'il te prendra à la hussarde sous un porche. Tu gémiras son nom avant de t'échapper de son emprise puis tu disparaîtras dans un taxi. Tu le hanteras toute la nuit, il calculera vos prochaines retrouvailles à la façon d'Amours et Turbulences. Tu renouvelleras ta jouissance avant de t'endormir pour lui signifier combien tu as pris du plaisir à jouer les hirondelles nocturnes.

Il y a aussi toi qui est triste en attendant le métro. Tes cheveux courts noir ébène sont ébouriffés par négligence, ta peau de lait et tes cernes me renvoient toute ta fatigue existentielle d'une vie à 100 à l'heure quand les gens ne prennent plus le temps de se parler vraiment, et aussi de toute ton inquiétude face à ton avenir. Tu penses que tu n'as pas eu de chance avec les hommes, tu t'habitues à la solitude mais elle pèse lourd sur tes épaules. Tu me remercies lorsque je te laisse rentrer dans la rame avant moi et en un claquement de doigts ton sourire efface ton teint gris du matin. Ton visage se pare de nuances et avoue les non-dits, tes espérances d'une vie plus exaltante et d'un amour qui te tringle. Sous ta tenue banale qui ne te met pas en valeur et qui te rendrait presque invisible, se dissimule un corps de rêve paré de sensualité et d'harmonie. Tu es une cendrillon des temps modernes, cette nuit tu onduleras telle une danseuse orientale dans l'océan des vices et tu rendras les hommes fous, ils voudront tes hanches et ta bouche, tes yeux écorchés sur leur peau, et tu te diras que tous ceux qui t'ont quittée ne te méritaient pas.

Il y a toi que je croise souvent en allant acheter mon journal, tu es comme les working girl des grandes villes. Très organisée tu viens toujours sensiblement à la même heure, tu achètes un paquet de cigarette, un sachet de bonbons acidulés et un magazine de décoration maison. Tu es très joviale, tu plaisantes avec le patron qui te scrute avec envie et admiration. Personne ne reste indifférent à ta féminité assumée, à ton aura de dominante, les femmes te jalousent. Tes escarpins à talons accentuent la cambrure de tes reins, elle affole l'animalité des collègues que tu vas retrouver dans quelques minutes. Tu passeras devant leur bureau sans te soucier d'eux mais eux tourneront la tête à tomber de leur fauteuil. Ils rêveront de t'écarter les fesses, de déchirer ton chemisier couleur corail, écraser ton insolente poitrine sur leur bureau. Ils espèreront que tu grimpes l'escalier devant eux pour scruter ton cul parfait, ou que l’ascenseur se bloque pour s'enivrer de ton odeur sexuelle, réclamer les supplices de ton assurance et de ta détermination.

Il y a aussi toi que je regarde bronzer sur la plage avec une de tes copines. Vous bavassez de futilités esthétiques et de vos sex-friends, ces hommes à qui vous promettez l'amitié éternelle et que vous faites tourner en bourrique. Tu scrutes les hommes qui passent devant toi, tu juges leur physique en dessous de la ceinture et tu te demandes lequel ferait office de casse-croûte pour la semaine à venir. Tu les aimes blonds, bronzés, type surfeurs, tu ne fais jamais le premier pas, tu as bien trop de fierté pour cela. Ce soir tu seras libre, le monde entier t'appartient et il est déjà à tes pieds. Tu joueras avec exagération de ta jeunesse insolente et affriolante, de ta beauté si pure et si bouleversante. Tu n'as peur de rien, tu n'as jamais froid et tu sais que tu n'as rien à perdre. A la tombée de la nuit tu quitteras ton haut de maillot, tes gros tétons seront comme des hameçons qui attireront en quelques secondes tous les hommes insomniaques, ils savent qu'ils suffoqueront la bouche ouverte mais ils aiment ça, ils en redemandent sans cesse.

Il y a vous qui surgissez dans mes pensées quotidiennes sans prévenir ni sans avoir à s'en excuser, vous que j'ai aimées, chéries, embrassées à la folie, et que je n'ai jamais chassées de mes pensées parce qu'on ne se dit jamais vraiment adieu. Je pense à vous dans votre quotidien, vos entreprises, vos petits et grands bonheurs, vos joies, vos contraintes. J'aime vous savoir heureuse avec un autre, j'aime savoir que vous plaisez à un autre et qu'il saura mieux que moi vous aimer. J'aime qu'un petit sourire en coin se fige sur votre visage lorsque vous pensez à moi, sans qu'il n'y ait pour autant d'amertume, ni d'ambiguïté puisque le passé ne se revit jamais. Je me rappelle de vous car la vie est comme un livre, un enchaînement de chapitres, de pages à tourner ou à sauter mais jamais à déchirer. On peut bien étouffer les livres dans des tiroirs, dans des coffres ou dans le silence, mais on ne les brûle jamais.

Il y a aussi vous que je fantasme, que j'ai touchées du bout des doigts et de mes lèvres lors de mes nuits solitaires, vous qui ne cessez d'attiser mes sens, d'entretenir mes faiblesses masculines, instinctives. Il y a vous autres que j'ai arrachées à votre vie de votre plein gré ou parfois avec un peu de brutalité le temps de quelques heures. Il y a vous avec qui j'ai construit une affection spéciale, au-delà des apparences, par-delà les craintes d'une addiction. Il y a vous qui ne m'appartenez pas, vous qui ne voulez appartenir à personne, vous autres qui pensez pouvoir changer le cours de l'histoire et qui me rappelez souvent à quel point le processus du désir est vraiment curieux. Il y a vous qui vous savez belles, et puis vous autres qui avez besoin d'être rassurées parce que personne ne vous le dit assez, ou qu'au contraire on vous le dit trop.

Et puis il y a toi qui me ressemble tellement. Tu lis dans mes pensées, tu anticipes parfois mes humeurs, tu comprends ce que je n'ai pas à t'expliquer. Tu tolères mes peines, mes absences, mes contraintes, tu ne me demandes pas grand chose, juste de ne pas t'oublier et que ce que tu m'inspires soit unique. Tu encourages ma joie, ma liberté, tu m'estimes comme je ne sais pas m'estimer. Tu me fais rire, tu me fais jouir, tu me touches et me fais entendre le son du grand frisson. Je pense à toi dès que j'ouvre un œil le matin, je pense à toi le soir juste avant que le sommeil m'emporte. Tu es l'astre le plus brillant dans mon ciel éclairci, un peu comme une étoile du berger qui prend soin de moi et veille sur mon avenir. Mon amie, mon amour, ma vénus, mon alter, tu me dis que tu ne te trouves pas belle, et c'est pourtant à toi que je dis je t'aime et à la courbe de ton corps que mes draps prennent la forme. 
 

[dédale 9,624]

Une ôde aux femmes tél que nous les voyons, les idéalisons passant la plupart du temps pour d'immondes pervers 

même si c'est vrai et que nous en sommes (en tout cas je le revendique comme telpour ma,part) tes mots et ton textes respirent la sincérité et l'envie qu'elles procurent en nous 

en tout bien tout honneur mesdemoiselles 

femmes, on vous aime comme dirait le poète 

[Invité]

Merci pour ses mots et d'avoir lu  

[ptitangecathy 3,554]

Tres belle plume ...

[Invité]

il y a 1 minute, ptitangecathy a dit :

Tres belle plume ...

Merci à vous  

[Invité]

Merci pour cette agréable lecture ! Et merci à vous, messieurs, de nous sublimer de vos regards tout en sachant aller au delà de ce que l'oeil vous renvoie...

[Invité]

Il y a 1 heure, kalinda a dit :

Merci pour cette agréable lecture ! Et merci à vous, messieurs, de nous sublimer de vos regards tout en sachant aller au delà de ce que l'oeil vous renvoie...

Merci à vous

[codem 6,312]

Femmes je vous aime  .....  merci pour ce moment agréable de lecture !

[Invité]

Merci  c'est gentil

[Evano 3,360]

Très belle plume, de très beaux mots

[sansuke 728]

Très agréable à lire...

[Invité]

Merci

[Invité]

Un plaisir à lire .... magnifique ... merci ?

[ambre69 941]

Touchant, sensuelle....

Très bon moment passé à te lire