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Faites des rencontres coquines près de chez vous

Lycanthrope

A Viking Romance...

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Musique 1

Musique 2

 

Là-haut, ils voyaient leur monde. Le soleil se cachait derrière les nuages, atténuant sa lumière et blanchissant sa sphère. Les arbres en bas se couchaient sous la puissance des vents glacés qui mordaient chaque morceau de chair osant se montrer au jour. À gauche, la mer commençait à se déchaîner, et les sombres nuages épais portaient le message d'une tempête colossale. Ce soir, Thor déchaînerait sa fureur sur les terres du Jarl Froward Mâchoire De Fer.

Tous les deux, ils contemplaient la fatalité des Dieux, leurs émotions, en silence, immobiles au bord de la falaise, seuls leurs longs manteaux de peau se soumettant à la colère des souffles de la montagne et de la mer. Pas un seul frisson, car la soif de vengeance et l'excitation d'avoir les Dieux de leur côté pour celle-ci faisait bouillonner leur sang. Demain, ils nourriraient leurs terres du sang de ceux qui avaient osé s'en emparer dans la lâcheté. Ils n'iront pas au Valhalla, ils périront dans la honte. Ils avaient attendu ce moment de longues années.

De longues années durant lesquelles son statut n'a cessé de changer pour l'amener là, aux côtés de son Jarl. Les Dieux avaient foi en elle, et elle avait foi en eux. Devant Odin, elle avait juré qu'elle ferait honneur à leur aide et accueillerait la mort à bras ouverts au combat. Esclave, femme libre, guerrière au bouclier, puis finalement traductrice et garde du corps de son Jarl, Gildwin Guerrier Loup, Poing De Roc, Le Silencieux, La Fureur Bestiale, Le Balafré, L'Immortel.

Elle jura dans son esprit que demain, elle, Sigrid Lame Fatale, tuera de ses propres mains Signi La Vaillante, dite aujourd'hui La Fourbe. Celle qui trahi son propre Jarl et mari, Gildwin, tuant ses propres enfants sans aucune pitié, pour asseoir Froward sur le trône. Le Géant Sanglant, L'Impitoyable Froward...

De son côté, dans son silence presque éternel, le Jarl songeait déjà à la façon dont il détruirait celui qui avait détruit sa vie. Il était impatient de goûter son sang. Il n'y aura pas d'aigle de sang pour lui, il le brisera sur le champ de bataille. Quant à celle qui avait tué la chair de leur chair, son amour, il laissera les Dieux décider de son sort, avec les autres traîtres qui ont manigancé sa chute. Cinq années pour en arriver là. Cinq longues années et il était à la veille de sa vengeance. Les heures restantes devaient paraître comme rien du tout, pourtant elles étaient longues. Incroyablement longues.

Il se tourna en direction de sa guerrière la plus habile, la plus fidèle. Celle qui l'avait sauvé, celle en qui il avait le plus confiance. Celle qui était là depuis le début dans sa chute... Elle aurait pu le laisser mourir, mais elle tua trois guerriers seule à l'aide d'un simple couteau de cuisine pour le sauver ce soir là. Elle su communiquer avec lui par les signes qu'elle avait apprit en observant son Jarl durant son esclavage. En dehors de son traducteur mort durant le massacre, elle était la seule à pouvoir comprendre exactement ce qu'il disait. Courageuse, habile et intelligente. Quelques mois d'entraînement plus tard et elle était déjà une combattante puissante et respectée. Elle était aux côtés du Jarl presque en permanence, elle était sa voix, son garde du corps, et il lui demandait parfois conseil, lui prêtait parfois confidence. Il la respectait plus que personne et même plus que cela... Sigrid Lame Fatale.

Cette dernière sentit l'œil unique de son Jarl la scruter. Elle se demanda ce qu'il allait lui dire dans un tel moment en se tournant vers lui. Chaque fois qu'elle voyait ce regard bleu azur sur elle, elle se disait qu'Œil De Loup était le meilleur de tous les noms qu'on lui avait donné. Son visage balafré d'une demi-douzaine de cicatrices la contemplait, pensif. Elle connaissait cette expression, celle d'une question à laquelle il ne trouve aucune réponse.

 

« _ Qu'y-a-t-il, mon Jarl ?

 

Il baissa les yeux, il avait pensé à quelque chose qui le tracassait. Quelque chose de nouveau. La regardant de nouveau, il traça dans l'air des signes que sa guerrière lisait attentivement.

 

_ Tu te demandes ce que les gens pensent de toi à ce moment ? Qu'importe, tu leur demanderas demain quand tu seras de nouveau assis sur ton trône. De toutes façons, il te revient de droit.

 

De nouveau, ses mains décrivirent ses pensées en quelques secondes. Sigrid laissa un étonnement apparaître sur son visage.

 

_ Ce que moi, je pense de toi ? Tu es mon Jarl, et je serais toujours à tes côtés, c'est un honneur de me battre avec toi, et ce sera un honneur de mourir pour toi. Quand je serais au Vahlalla, je raconterais tes exploits aux Dieux.

 

Gildwin regarda de nouveau vers le sol, embarrassé. Puis il la regarda de nouveau et secoua la tête de gauche à droite en lui envoyant quelques mots qu'elle ne comprit pas bien.

 

_ Ne pas mourir pour toi ? Je ne comprends pas...

 

Un petit sourire apparu au milieu de sa courte barbe blonde qui s'étendait en deux tresses sous son menton. Son regard était légèrement gêné, un peu fuyant, mais il reprit.

 

Pourquoi m'as-tu sauvé ? Je n'étais plus rien à ce moment.

 

_ Tu as toujours été mon Jarl, et ça n'a jamais changé une seule seconde dans mon cœur. Je te dois tellement, Gildwin...

 

Tu ne dois qu'à toi-même et aux Dieux. Tu n'étais pas obligée de risquer de mourir pour moi. Nous n'étions pas égaux...

 

_ Même quand j'étais une esclave, j'appréciais le Jarl que tu étais, et l'homme qu'il y avait derrière. Dès le moment où tu as pris le trône, je n'ai jamais plus été violée. Tu nous protégeais toujours, nous les esclaves, et tu as toujours fait de ton mieux pour être juste avec tout le monde. Je t'ai admiré dès que je t'ai vu te battre contre le Jarl Adalrik Dents Rouges pour notre bien, Gildwin. Et aujourd'hui, je suis à tes côtés pour reprendre ce qui te revient de droit. Je pense que le peuple t'aimera comme il t'a toujours aimé. Je pense que tu prendras encore beaucoup de nouvelles terres. Et puisses-tu avoir de nombreux fils.

 

Le Viking resta sans rien dire quelques secondes. Quelques mèches de ses longs et épais cheveux blonds dépassaient de sa capuche, dansant vivement dans le vent. Il repensa à ses fils, ses filles, débordants de vie. Il les avait tous chéris, puis pleuré de nombreuses fois. Il leur parlait parfois encore.

 

_ Mon Jarl. Demain, nous allons les venger. Nous allons faire couler des litres de leur sang. Je sais que tu ne pourras jamais tuer cette maudite femme. Comptes sur moi pour le faire, même si je dois mourir.

 

Il ne savait que penser de ces mots, mais ils lui firent repenser à ce qu'il essayait de lui dire.

 

Tu es une femme libre. Tu es Sigrid Lame Fatale. Tu peux te marier, avoir des enfants. Pourquoi vouloir mourir pour un simple homme tailladé de toutes parts à qui il manque un œil et la parole ? Si tu dois mourir, ce sera la décision des Dieux, et pas à cause de mon destin. Si je dois m'asseoir de nouveau sur le trône, je veux que tu sois là. Que tu puisse vivre, trouver un guerrier qui t'aime, prenne soin de ta personne, te considère comme son égale et te soit fidèle. Un grand homme qui te donnera de nombreux enfants. Je veux voir ça.

 

_ Tu es un Jarl, un grand homme et un grand guerrier. Les Dieux sont derrière toi, Odin te regarde.

 

Gildwin la regardait, ne sachant que dire. Si cette femme était trop belle et trop forte pour lui, il voulait au moins la voir heureuse et épanouie dans autre chose que la guerre. Et surtout, il souhaitait la voir vivante. Cette femme était unique pour lui. Un caractère trempé dans la forge des Dieux, un regard bleu d'un côté et vert de l'autre comme il n'en avait jamais vu, de longues boucles rousses, un visage d'une beauté implacable, la mâchoire angulaire, le regard saillant tantôt strict, parfois tendre, son fin menton... Ses tâches de rousseur, son expression pleine d'assurance, son nez retroussé et ses lèvres charnues et naturellement courbées légèrement vers le bas lui donnant un air sérieux et observateur. Une courte cicatrice horizontale sur la pommette gauche, une autre remontant à droite du menton et une dernière descendant de biais à gauche de sa lèvre inférieure. Et quelques autres sur le corps qu'elle avait hérité des batailles. Une femme guerrière, dure, sans parler de son esprit vif et juste. Une guerrière qu'il admirait de l'extérieur comme de l'intérieur. Non, une femme aussi merveilleuse ne devait pas se contenter que de la bataille et de sa protection personnelle.

 

Tu es partie de tout en bas et te voilà ici. Je me demande parfois si tu ne ferais pas un meilleur Jarl que moi, Sigrid.

 

_ Mon Jarl... Tu m'as entraînée, tu as fait de moi une guerrière réputée. Tu dis que tu m'as trouvée forte même avant ça. Pourtant, tu n'as jamais accepté de m'affronter aux poings. Je veux me battre avec toi.

 

Gildwin laissa paraître l'étonnement sur son visage. Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ? Il ne pouvait pas l'affronter, il le savait, mais elle était devant lui, la fureur sur le visage, comme lorsqu'elle lui jetait des objets au visage et qu'elle lui hurlait dessus. Il n'avait pas souvent compris ces réactions-là... Sigrid laissa tomber ses armes avec sa ceinture. Elle lisait clairement la crainte dans le regard de son Jarl, mais elle devait le faire, elle devait être sûre...

 

S'il te plaît. Arrêtes... »

 

D'un coup de poing rapide et puissant, elle lui coupa la parole en l'obligeant à se mettre en garde. C'était passé près de sa mâchoire, sa panique lui ôtait ses réflexes. Elle envoya une pluie de coups sans se retenir, dans son abdomen, ses côtes, son visage. Puis elle l'empoigna fermement et le fit basculer sur son bassin, le dirigeant violemment en direction du sol qu'il percuta violemment en tirant la guerrière sur lui. Leurs visages étaient proches, leur regard plus pénétrant que jamais dans celui de l'autre. Quelques longues secondes, ils restèrent ainsi. Puis la guerrière sourit.

 

« _ Je le savais, mais j'avais besoin d'être sûre. Je n'ai aucun souvenir de t'avoir déjà vu affronter une femme, même sur le champ de bataille. Tu t'es déjà retrouvé face à des guerrières redoutables que tu aurais pu trancher d'un geste, mais tu as toujours trouvé le moyen de ne pas les affronter. À l'entraînement, tu ne portais jamais tes coups, je m'en suis bien rendue compte quand j'ai commencé à m'entraîner avec les autres aussi. Et chaque fois que je t'ai crié dessus en te frappant, tu n'as jamais rien su faire pour me retenir. Gildwin Guerrier Loup, tu es faible face aux femmes. »

 

Oui, la vérité était là, dans le regard fuyant du Jarl Gildwin. Il n'a jamais vraiment su pourquoi, mais les femmes l'avaient toujours intimidé. Jamais il n'a réussi à se défendre face à l'une d'elle, et ce problème lui avait valu quelques unes de ses cicatrices.

Sigrid posa la tête sur le torse du guerrier meurtri. Trop de fois elle l'avait violenté de n'avoir jamais su lui dire qu'il l'aimait.. Elle, esclave à l'origine, comment pouvait-elle le faire à sa place ? Comment oserait-elle dire à un Jarl qu'elle l'aimait et le voulait pour elle ? Nombreuses sont les nuits où elle rêvait de l'avoir contre son corps. Pendant qu'il couchait avec celles qui osaient venir se glisser sous ses draps en échange de faveurs demandées le lendemain sur l'oreiller... Ces profiteuses sans aucune attention ni aucun réel désir pour sa personne... Déjà même lorsqu'elle le servait, elle avait caressé le rêve d'être à la place de cette affreuse femme qui lui soumettait sans cesse ses caprices délurés du moindre sens...

Elle lui en voulait, et elle serrait à présent les dents en le regardant, assise sur lui. Ses genoux gelaient contre le roc, mais elle ne céderait pas. S'il ne voulait pas d'elle près de lui nuit et jour, il devra commencer par la soulever et vaincre ensuite sa faiblesse. Bras croisés et sourcils froncés, elle le défiait maintenant en le regardant de haut. Ses cheveux étaient étalés sur le sol, son nez avait éparpillé du sang sur son visage et son expression mêlait crainte et admiration. Et peut-être autre chose... Sa mâchoire s'ouvrait lentement, laissant ses longs crocs apparaître presque entièrement. Elle aimait apercevoir cette dentition surnaturelle... Elle lui rappelait à quel point son Jarl, l'homme qu'elle aimait, était unique et mystérieux.

Le guerrier silencieux admirait cette femme. Il était ébahit de sa force, de son caractère, de sa personne toute entière. Alors, il lit dans la colère de son visage qu'il l'avait peut-être blessée. Que peut-être, elle l'aimait. Mais que savait-il de l'amour ? Il n'en avait connu que l'ombre. S'il savait ce qu'était aimer, il ignorait encore ce qu'on pouvait bien ressentir lorsqu'on était aimé sincèrement. Et il se dit en cet instant que cette colère était peut-être en partie de l'amour qu'il rejetait sans le savoir.

 

« Est-ce que tu m'aime ?

 

Il avait tracé ces gestes dans l'hésitation, mais c'était là pour lui la seule façon de se sortir de cette situation. Il regardait l'expression de sa guerrière changer soudainement, comme s'il l'avait frappée dans le ventre. Elle resta quelques secondes sans rien dire, le regard plaqué contre le sol à côté de lui. Ses mains agrippaient à présent ses épaules, elle était soudainement gênée. Le Guerrier Loup se demanda si finalement il n'avait pas pensé un peu trop avec ses rêves.

 

_ Que suis-je pour toi ?

 

Elle répondait à une question qui l'embarrassait par une autre question embarrassante. Il pensait avoir pu garder ses aveux pour réussir à d'abord savoir s'il pouvait les lui confier. Mais il était de nouveau dans une impasse, toujours coincé entre sa terre et son soleil.

Sigrid sentait ses émotions profondes lutter pour remonter à la surface contre son gré. Mais elle ne prendrait pas ce risque de se faire rejeter. Ces dernières années, elle avait bien trop chéri dans l'ombre l'espoir d'être un jour la seule qu'il étreindrait à jamais. Elle préférait encore qu'il soit brisé avant d'être montré à la lumière.

 

Tu es... la guerrière la plus habile que j'ai rencontrée, celle à qui je dois la vie. La seule personne en qui j'ai confiance.

 

Cela ne laissait à la combattante encore trop de doutes. Après tout, s'il l'aimait, pourquoi ces autres femmes pouvaient-elles... Cette pensée fit remonter de la colère en elle et son visage se crispa de nouveau.

 

Tu es aussi la plus belle femme que je connaisse. La seule personne que j'admire...

 

Dans tant de confessions, le guerrier sentait la peur saisir ses organes. Il avait toujours désiré en silence l'amour de cette femme depuis ce soir où il l'a vue se battre contre une mort qui s'annonçait certaine. Et elle pouvait maintenant lui déchirer le cœur en un seul mot si jamais ses sentiments refoulés n'étaient pas partagés. Ses fines mains étaient à présent serrées contre son ventre, elle le fixait avec une expression intense. Elle attendait quelque chose. Après quelques secondes plus fortes encore que celles qui précèdent le premier choc d'une bataille, le guerrier s'avoua vaincu.

 

Tu es la seule que j'aime. Depuis que je t'ai vue danser comme une Valkyrie face à ces trois hommes. J'ai su que tu étais une femme extraordinaire. Je ne t'en veux pas si tu ne m'aime pas, Sigrid. Mais si tu meurs pour moi, je t'en voudrais, et je m'en voudrais encore plus...

 

Son cœur battait tellement fort qu'il se demanda à cet instant si son amour n'allait pas le foudroyer comme un vieillard. Il était soudainement essoufflé comme après une bataille entière contre des géants. Les mains glacées de Sigrid vinrent se poser sur son visage, ses doigts suivant les lignes tracées par les lames des guerriers qu'il avait affronté. Elle ôta son cache-œil de cuir noir et suivi la longue cicatrice qui s'étendait du haut de son front jusqu'au côté de sa lèvre. Elle avait vu ce coup de hache redoutable lui arracher une moitié de sa vision, et elle avait vu son guerrier rester debout, affronter la mort en face et la terrasser sans pitié. Chacune de ces anciennes plaies était un souvenir pour elle. Rarement elle ne l'avait vu s'effondrer au combat. Et toujours il se relevait plus fougueux qu'avant.

Cet homme, ce fermier, ce guerrier, ce Jarl, lui avouait des sentiments qu'elle avait espérer voir naître plusieurs années durant. Elle resta silencieuse en lui caressant le visage quelques secondes de plus, puis elle le prit entre ses mains. Son cœur battait fort et ferme comme jamais auparavant.

 

_ Mon Jarl... J'attends ce moment depuis longtemps. Bien plus longtemps que d'autres en tout cas...

 

Sigrid Lame Fatale était une femme qui pouvait être très douce et juste comme très rancunière, ce n'était un secret pour personne. Si Gildwin avait supposé un jour qu'elle puisse avoir des sentiments pour lui, il aurait fuit son couchage chaque fois qu'une femme serait venue se glisser dans ses draps, quitte à dormir avec les bêtes. Au milieu de ses émotions, il devina que son amour sera à prouver. Si seulement ce dernier était aussi simple que la guerre pour lui...

 

Je ne leur ai jamais rien demandé. Je n'ai même jamais désiré. Ce sont elles qui...

 

_ Si tu m'aimais, tu n'avais qu'à venir me voir. D'habitude, les hommes n'ont pas trop de mal à venir chercher ce genre de réconfort chez les femmes.

 

Les autres hommes. Avec les autres femmes. Tu n'es pas les autres femmes. Je ne veux pas faire de cette manière. Tu le sais bien...

 

_ Vers moi, tu aurais pu venir. Je t'aurais accepté avec amour. Pour celle que tu prétends aimer en cet instant, tu aurais pu faire cet effort.

 

J'avais peur que mon cœur ne se brise et que tu ne t'éloigne de moi...

 

_ Si tu m'aimais, tu aurais pu quand même prendre ce risque...

 

Le Jarl reconnaissait là le caractère d'acier auquel il avait été tant confronté ces dernières années. Si cette femme était une épée, elle serait au moins aussi puissante et mortelle que le marteau de Thor. Il l'admirait de tout son être, et il voulait faire quelque chose pour soigner les blessures qu'il lui avait maladroitement causées. En cet instant, il ne savait pas vraiment comment réagir. Mais il eut quand même une idée. Après tout, le problème de l'instant était ici, semblait-il...

 

Sigrid... Cela fait des années que j'en ai envie... J'aimerais qu'on rentre à la tente, se réchauffer près du feu. Et... j'aimerais qu'on fasse l'amour. Toi et moi. J'ai longtemps rêvé de ton corps, et je brûle d'envie de me blottir enfin contre toi.

 

La désirée reçu comme un nouveau coup au ventre, elle était de nouveau déstabilisée. Gildwin espéra leur premier baiser, même s'il ne sentait plus son dos à présent. Mais fidèle à son caractère, Sigrid s'enleva de lui et se releva, lui tournant le dos en direction du campement plus bas.

 

_ Allons nous réchauffer. Pour le reste, nous verrons.

 

Elle avait essayé de prendre ce ton ferme qu'elle utilisait quand elle voulait montrer sa colère. Mais le léger tremblement dans sa voix trahissait son trouble, que le guerrier comprenait très bien. Si la guerre n'avait plus de secret pour eux, l'amour avait encore beaucoup à leur apprendre. Si elle acceptait son corps contre le sien, alors il ferait tout pour que ça lui plaise. Elle devait peut-être penser la même chose dans cet instant. Ne pouvant lui parler lorsqu'elle ne le regardait pas, il la suivit silencieusement, essayant de deviner sa silhouette souple sous sa longue peau de bête. Le froid n'était rien pour lui lorsqu'il marchait dans ses pas.

Sigrid et Gildwin regagnaient leur camp et le soleil son lointain horizon, toujours derrière ses nuages. Ils marchèrent d'un pas pressé vers leur tente non sans quelques acclamations et invitations à boire sur leur chemin. Tout le monde avait le moral pour la bataille du lendemain et la stratégie étant déjà connue de tous, il ne leur restait qu'à attendre la victoire ou le Valhalla. Arrivés dans la salle de bois, de tissus et de feux, le Jarl demanda à tous les guerriers présents d'aller fêter avec les autres leur victoire précédente et celle à venir, puis se mit à l'aise après avoir ôté le manteau de sa belle.

Devant cette première attention, la colère de la guerrière se calma. Il l'avait fait comme s'il avait pensé de nombreuses fois à le faire avant, caressant timidement ses épaules au passage, frôlant sa nuque sous ses cheveux attachés. Elle repensa à l'homme qu'il était en le regardant se défaire de son manteau, ses armes et ses bottes. Il était fermier issu d'une famille modeste, morte pendant l'attaque du précédent Jarl Adalrik Dents Rouges. Elle les revoyait quelques années plus tard, lui et sa vingtaine de guerriers et amis, luttant pour défaire un homme cruel et arrogant. Durant le combat, une trentaine d'hommes d'Adalrik prirent le parti de Gildwin et il fini par lui fendre le visage de sa hache, toujours debout malgré une dizaine de blessures collectionnées un peu partout sur le corps durant la bataille. Elle était là, encore esclave, fascinée par ce combattant aidé des Dieux. Il survécut et fut posé sur le trône de Jarl par le peuple, et les viols cessèrent enfin pour elle et les autres servantes. Il avait dix-neuf ans comme elle, et ce n'était que sa première prouesse parmi bien d'autres. Demain en ajoutera une de plus à sa renommée.

De tous les rapports qu'elle avait eu, pas un seul ne fut pas forcé. Elle se demanda si Gildwin serait avec elle comme il était dans ses rêves. Il ne pouvait être brutal de toutes façons. Soudainement, elle se rendit compte qu'elle était pensive, et qu'il l'observait.

Le Jarl savait qu'il devait faire quelque chose pour qu'elle se sente à l'aise. Son visage était si doux lorsqu'elle pensait que jamais il n'avait osé l'interrompre. Il le savait, il se devait d'être tendre et rassurant avec sa Valkyrie. Il avait envie de réconforter et réchauffer celle qui avait toujours maintenu le feu en lui. Essuyant le sang sur son visage avec ses manches, il se dit qu'ironiquement, si elle était capable de le cogner de toutes ses forces, ce n'était pas elle qui lui sauterait dessus pour ce coup. Il décida de prendre les choses en main.

Il se dirigea vers elle et la poussa doucement sur un banc avant de s'agenouiller devant elle, caressant ses mollets de ses mains fermes. Il l'aida à retirer ses bottes et déposa un baiser sur chacun de ses pieds avant de la remettre debout contre lui comme si elle ne pesait rien et défaire sa ceinture, libérant son bassin du poids de ses armes.

Tandis qu'il déposait ses affaires près du feu, Sigrid sentait le sien brûler en elle. Elle contemplait les larges épaules du fermier qui était devenu Jarl. Se laissant guider par ses envies, elle s'approcha de lui, posa une main sur son dos tandis qu'il attisait les braises ardentes comme son désir, et se serra contre lui lorsqu'il se retourna, embrassant son cou, passant sur une fine cicatrice qui portait le souvenir d'une bataille où il avait de nouveau frôlé la mort sans flancher avant la fin. Elle sentit ses mains se poser sur ses hanches et les caresser doucement, presque en les frôlant à travers ses vêtements.

Le Jarl était possédé par sa guerrière, envoûté par cet instant. Le souffle chaud qui balayait son cou et la chaleur du feu dans son dos le faisaient frisonner. Ayant trop peur de la brusquer alors qu'elle prenait les devants, il laissait son aimée faire, passant ses mains dans le bas de son dos. Elle s'écarta soudainement de lui, puis lui ôta brusquement le vêtement épais qui cachait ce torse orné de tatouages bleus brisés par les cicatrices qu'il dévoilait parfois pendant la bataille en hurlant comme une bête. À part ces cris, des grognements et des râles assez rares en dehors des batailles, plus rien ne sortait de sa gorge depuis cette blessure qui avait tranché sa gorge de biais.

Sigrid constata qu'il avait toujours l'habitude de raser le haut de son corps pour rendre ses muscles plus saillants, pour se rendre plus intimidant. Elle se dit que pourtant, rien que les marques de ce qu'il est capable d'endurer feraient fuir un groupe armé de vingt hommes aujourd'hui. Doucement, elle s'approcha à nouveau et se posa contre le torse de son guerrier meurtri, passant ses mains derrière son dos pour les poser sur ses épaules. Elle écoutait les battements rapides et puissants du cœur qu'elle comptait chérir jusqu'à sa mort. Elle lui souhaitait de battre encore longtemps aux côtés du sien sur la Terre avant d'aller se battre au Valhalla.

Pour Gildwin, son corps était à la fois une immense fierté et un profond complexe. Il n'avait qu'à regarder le visage de ses ennemis se décomposer sur le champ de bataille lorsqu'il arrachait ses vêtements sanglants comme une bête. Ses guerriers avaient d'ailleurs l'habitude de l'accompagner dans ses gestes, dans sa fureur, dans son hurlement effroyable qui perçait le moral des troupes adverses tandis que les siens empruntaient sa folie meurtrière. En revanche, cette réaction de la part des femmes ne le mettait pas tant à l'aise que sur le camp de bataille. Pendant ce temps, il sentait passer les doigts de sa guerrière le long de chaque plaie, semblant se remémorer chaque moment de sa souffrance avec un mélange d'admiration et de tristesse.

Il n'osait pas la regarder, honteux de lui offrir un corps aussi abîmé à son aimée. Il avait envie de cacher cette chair tranchée de partout, mais les baisers et les caresses étaient si nouvelles pour lui, si délicieuses qu'il ne pouvait plus rien faire sauf savourer chaque toucher de sa belle. Sa main s'en alla toute seule libérer les longues boucles et tresses rousses de ses attaches, tombant sur de fines épaules qui étaient capables de bien des prouesses. Ce soir, il allait les soulager de leurs efforts incroyables, du poids qu'elles portaient depuis toujours.

Il posa ses grandes mains sur elles et commença à les masser un peu comme sa mère le faisait parfois lorsqu'il revenait du travail aux champs ou de l'entraînement avec son père. Elle penchait la tête en arrière, laissant son cou et sa poitrine à sa vue, et cette cicatrice qui remontait d'entre ses seins jusqu'à sa clavicule. Suite à cette blessure, il était resté de nombreuses nuits à son chevet sans dormir. Ce ne fut que lorsqu'elle s'était réveillé qu'il s'était enfin écroulé sur elle pour presque deux jours entiers de sommeil. Tant bien et si soudainement que plusieurs personnes qui étaient là pensèrent sur le coup que les Dieux avaient échangé leur vie à sa demande.

Sigrid appréciait cette douceur inconnue, tant bien qu'elle se détendait. Quand son homme prit son visage entre ses mains, elle rouvrit les yeux pour les refermer avec ses lèvres contre les siennes, gardant la tête vers l'arrière pour accueillir son amour. C'était un baiser délicat, craintif de la moindre maladresse. Ses mains passèrent dans son dos, le caressant, devinant les lignes de chair recousues ou cautérisées sur leur passage. Les suivant de leur long, elle rappelait leurs emplacements et leurs mesures au Jarl, si tant est qu'il n'était pas perdu dans leur baiser.

Dans la tendresse, elle osa aller caresser de sa langue celle de son guerrier qui la suivit dans sa tendresse. Lentement, elles se caressaient, tandis que leur étreinte se resserrait. Sigrid découvrit à cet instant que le Guerrier Loup, en plus de ses crocs de bête avait une langue pointue anormalement longue... Elle sentit les mains du Jarl passer sous son haut et aller au contact de ses hanches chaudes qui tressaillirent doucement contre la tiédeur de ses doigts. Il la repoussa doucement et ôta son vêtement, levant et rabattant ses cheveux libres. Il écarta les mèches de son visage et embrassa son visage, s'attardant sur ses marques de bataille, puis ôta son bandage de lin, libérant ses seins.

Le Jarl étreignit la belle contre lui, sentant sa poitrine chaude et réconfortante contre son torse qui faisait presque le double de celui de sa belle. Il lui déposa un nouveau court baiser, puis la leva contre lui par derrière ses cuisses d'une agréable fermeté. Il l’assit doucement sur une table décorée d'une peau d'ours noir et contempla son corps une dizaine de secondes.

Il appréciait ses seins ronds et fermes, ses petits tétons pointus, les tâches de rousseur qui les saupoudraient, ses fins abdominaux, la courbe dessinée de ses hanches, la fine cicatrice qui passait sur l'une d'elle en biais, celle qui descendait de son autre côte vers son nombril, les trois griffes d'ours qui remontaient de l'aine, et la plus grande qui remontait d'entre ses seins jusqu'à sa clavicule gauche. Aucune de ces blessures n'avaient enlevé la moindre beauté de son visage comme de son corps. Il devina celle qu'elle avait en travers du dos, celle-ci il la connaissait bien car il avait dû s'en occuper un bon moment et sermonner Sigrid un nombre incroyable de fois sur le repos qu'elle devait prendre le temps de sa guérison. Et ses tatouages qui descendaient le long de ses flancs, se prolongeait aux cuisses jusqu'à ses pieds...

Pour la première fois depuis leur discussion sur la falaise, le Jarl sourit, exhibant sa dentition bestiale. Une femme aussi forte et têtue, après tout, ne pouvait qu'être la seule que son cœur aurait choisi dans n'importe quelle situation. Sa belle lui rendit son sourire, rougissant légèrement. Ce visage était précieux pour le guerrier, il ne l'avait vu ainsi que rarement. Il espéra qu'il aurait cette chance de nombreuses fois encore. Ce visage, comme ce regard qui ravivait le feu en lui. Ce soir, il allait revivre, et demain il reprendrait ses terres. Les Dieux étaient bien plus que cléments avec lui.

Impatiente que la chaleur du corps de son guerrier vienne de nouveau la réchauffer, Sigrid tendit les mains vers lui pour l'inviter contre elle de nouveau. Ce dernier joignit ses mains aux siennes et revint enlacer sa tendre, qui s'allongeait contre le poil soyeux de la peau. Ses mains vinrent glisser sur le torse, le ventre, les hanches, le dos de son aimant, tandis qu'il descendait caresser, embrasser son corps. Elle aimait la tendresse qu'il déposait partout sur elle de sa bouche et de ses mains. Elle sentait la caresse de ses cheveux se promener sur ses hanches, ses côtes. Ses mains se perdirent dans sa crinière blonde, caressant tendrement l'arrière de sa tête de ses ongles.

Elle se cambrait en arrière, fermant les yeux, soupirante, haletante. Cette douceur, elle en voulait encore et encore. Maintenant qu'elle l'avait découverte, elle ne pourrait plus jamais s'en passer. Elle tirait sans s'en rendre compte son guerrier contre elle, qui se débloqua en retournant vers ses lèvres sans cesser d'explorer son corps de ses mains. Il massait maintenant sa poitrine, faisant glisser ses tétons entre ses doigts, descendait parfois les embrasser, les mordiller, puis remontait dans son cou, redescendait à son nombril...

Le corps de cette guerrière qu'il désirait depuis longtemps était encore meilleur que dans les rêves du Jarl. Soudain, il s'attarda sur le visage de sa belle. Elle le regardait, les yeux humides, se mordant la lèvre inférieure. Cette image le perturba.

 

« Est-ce que ça va ?

 

_ Oui, mon Jarl. Tant que tu continues, tout va bien. »

 

Le sourire qui s'était étiré sur son visage juste avant de répondre rassura le guerrier qui lui embrassa le front puis le ventre avant de glisser ses doigts du côté intérieur de son pantalon et l'ôter prudemment, lui levant le bassin. Sa belle était étendue nue devant lui, sur le dos, et elle le laissait la contempler là. Il admira ses tatouages entiers et releva une de ses jambes, celle qui était marquée de sa première blessure sur le côté de la cuisse, et la baisa sur tout le long jusqu'aux griffes d'ours. Il s'arrêta dans l'aine et se mit à genoux devant le fruit de son désir, orné d'une très courte toison rousse. Il passa ses doigts dans la douceur de son pubis, regardant les lèvres fermées qui lui donnaient des envies brûlantes de passion. Il vit Sigrid redresser la tête et le regarder curieusement.

 

« _ Qu'est-ce que tu fais ?

 

Le Jarl, légèrement gêné de ce qu'il pensait à faire, lui répondit avec un sourire timide. Puis il posa ses lèvres contre le sexe de son aimé. C'était la première fois qu'il pensait à ça. Cela l'excitait, il en avait envie. Dans les premières douces caresses de sa langue à peine sortie, son aimée se cambra et poussa un soupir désireux. Devant cette expression pleine d'amour, le Jarl continua plus intensément quand il fut stoppé par les mains de Sigrid qui repoussèrent sa tête.

 

_ Tu me fais mal. Vas doucement, s'il te plaît.

 

Le guerrier lui jeta un regard plein d'excuses, gêné. Sa belle lui sourit.

 

_ Tu peux continuer, mais pas trop fort, d'accord ? »

 

Il ne faisait aucun doute pour l'aimant que cela lui procurait du plaisir puisqu'elle ne lui avait pas demandé d'arrêter. Il décida d'être plus prudent, puis colla de nouveau sa langue mouillée contre le sexe de la belle. Il sentait l'entrée du plaisir, mais quand il passait vers le haut, il la sentait se crisper et parfois gémir. Il décida donc de chercher par là, et d'écarter les lèvres avec ses doigts, prenant soin de sa délicatesse.

Son sexe s'offrait-là, sous ses yeux. Et elle le laissait chercher ce qu'elle apprécierait peut-être. Le Jarl était comme à la découverte de nouvelles terres pleines d'iconnues. Jusque là, ce qu'il avait connu n'étaient que coïts bestiaux et brutaux et fellations démunies elles aussi de la moindre tendresse.

 

« _ Oui ! J'aime quand tu es ici... Juste là, oui... Oh... Ouh, doucement ! Voilà, oui, comme ça... Ooooooooh oui... »

 

Le guerrier avait trouvé ce qu'était exactement ce point sensible qu'il cherchait depuis quelques secondes. Du bout de sa langue, il titillait, taquinait, jouait avec les sensations de sa belle qui laissait s'étirer de sa gorge des gémissements de plus en plus longs et bruyants. Soudain, il se sentait fier comme un conquérant qui allait bientôt gagner la guerre. Il avait découvert son plaisir, artefact sacré bien dissimulé derrière ses lèvres gardées par ses cuisses. Et il était le seul à pouvoir toucher ce trésor de sa langue. La belle s'agrippait à présent à sa crinière, le maintenant contre son sexe tandis que son corps se crispait entièrement.

 

« _ J'aime ça, oui ! AAAH !!! Comment tu fais ? »

 

Quelle question. Avec de l'amour, du désir et de l'ignorance, pour sûr. Même si jamais il avait encore les fonctions qui permettaient aux humains d'articuler des mots, il ne lui aurait pour rien au monde répondu au risque de stopper ce plaisir qui était à son comble. Il sentait ses cuisses dures serrer sa tête comme un étau tandis qu'elle le tirait toujours contre son plaisir par les cheveux. Ne relâchant rien, il léchait lentement le bouton de plaisir du long de sa langue d'une dizaine de centimètres. Le long de cette lèche s'accompagnait chaque fois d'un gémissement aussi durable que le contact de sa langue contre ce clitoris qu'il était fier d'avoir découvert. Il se demanda même un court instant comment un tel plaisir était possible de cette façon, et sentait que c'était la première mais loin d'être la dernière fois qu'il utilisait sa langue...

Dehors, les Vikings aux alentours marquèrent un silence quand les cris de la guerrière se firent entendre d'une façon très audible. Soudain, l'un de ceux qui étaient dans leur tente auparavant se mit à crier au milieu des autres.

 

« _ Vous voyez, je vous l'avez bien dit qu'ils allaient pas se battre cette fois ! Ils en auront mit du temps à comprendre comment on baise ! »

 

Les gobelets se tapaient les uns contre les autres et se vidaient d'un seul trait, l'hilarité fut générale et quelques guerriers bien chauffés par le breuvage abondant crurent bon de joyeusement lancer des encouragements criards à une bonne dizaine autour de la tente du Jarl.

À l'intérieur, quelques « Allez, Jarl, fais-lui un fils ! », « Fais-là crier comme une Valkyrie ! » ou encore « Il était tellement temps que vous vous y mettiez que vous faites croire aux ennemis qu'ils sont assaillis ! » finirent par percer la patience du Jarl qui fini par faire trembler le campement d'un hurlement qui se suivit d'un nouveau silence, puis de la fête qui recommença en feignant ignorer leurs ébats.

Sigrid avait sentit un frisson lui parcourir le corps et le pétrifier face à la réaction soudaine qui ramena la paix dans ce moment qu'ils voulaient intime. Elle avait été saisie par le visage changeant de son guerrier, la bouche grande ouverte, les canines entièrement visibles, les nombreux nerfs de son cou qui sortaient et ses deux poings qui s'étaient abattus furieusement sur le sol. Et ce tonnerre hurlant qui s'était juste après élevé de sa gorge quelques longues secondes. Même démunie de mots, sa voix inspirait toujours le même respect écrasant. Ne serait-ce que les traits de son visage à ce moment auraient fait fuir une armée entière. Il regardait à présent le sol tandis qu'elle lisait sur ses mains.

 

« Pardonnes-moi. Je ne voulais pas t'effrayer. Je veux juste qu'ils te respectent entièrement. »

 

Sa désirée ne prononçant pas un mot, le guerrier sentit la gêne monter en lui. Avoir réagit de pareille façon dans un tel moment, il ne connaissait désespérément que trop rien aux choses de l'amour vrai. Il se sentit profondément idiot et continua de fixer le sol quand il vit deux pieds se poser devant son regard. Les mains de sa douce vinrent le relever vers son sourire paisible. Elle écarta les cheveux épais de son visage et déposa un baiser sur ses lèvres, puis sous son oreille.

 

« _ Je le sais, ne t'inquiètes pas. C'est juste que tu ne cesse de m'impressionner. Mon Jarl... »

 

Elle avait chuchoté ces deux derniers mots à son oreille sur un ton soupirant de désir qu'il n'avait jamais connu ni d'elle ni d'aucune autre. Il ressentait les paroles de sa douce si sincères qu'il en était troublé. Il ressentait qu'elle l'aimait vraiment dans son corps mais aussi dans son être, et ce sentiment l'essouffla presque. Il se sentait bien...

Son aimée le tira de ses pensées en lui prenant la main, l'invitant vers les couchages à l'arrière de la tente. Envoûté par son regard, il la suivit et laissa sa tendre retirer son pantalon avant d'être repoussé sur le dos. Des deux yeux différents de Sigrid, le Jarl n'avait jamais su décider lequel était le plus beau. Il s'en voulait de ne jamais avoir remarqué ce trait chez elle lorsqu'elle le servait en tant qu'esclave. En fait, il regrettait de ne pas juste l'avoir remarquée plus tôt, elle et son tempérament flamboyant comme sa chevelure.

Elle caressait son sexe dur doucement en embrassant son torse. Faisait glisser sa main de haut en bas, écoutant les soupirs furtifs de son aimé qui caressait son corps de tout son long. Sigrid n'avait jamais donné de tendresse auparavant, mais elle le ferait pour lui, elle avait attendu ce moment assez longtemps. Il la regardait avec quelque chose qu'elle aimait dans son regard. Quelque chose d'aussi doux que la soie... Elle descendit vers sa main et commença à poser sa langue contre le plaisir tendu de son guerrier, quand elle se sentit repoussée par les épaules. Elle le regardait dire non de la tête et tracer de nouveau des signes qui projetaient des ombres dansantes au rythme des flammes contre la tente.

 

« Tu n'as besoin de faire ça. Tu ne veux pas qu'on fasse l'amour ?

 

La belle sourit, un peu gênée devant le visage perplexe qui la fixait.

 

_ Bien sûr que je le veux. Mais... Juste un peu, je sais que tu aimes ça.

 

Sigrid fut de nouveau repoussée et paru soudainement offensée. Gildwin était maintenant assit, le visage ferme.

 

Je ne veux pas que tu te force comme les autres.

 

Gildwin vit les sourcils de sa guerrière se froncer et ses lèvres se retrousser. Un mauvais signe en somme...

 

_ Les autres font ce qu'elles veulent de toi sans t'aimer. Et moi tu me repousse ? »

 

Comprenant qu'elle lui en voulait et incapable de lutter contre sa belle, le Jarl s'avoua de nouveau vaincu et lui sortit un nouveau regard d'excuses en se laissant retomber sur le dos en soupirant. Comme fière de sa victoire, Sigrid se saisit de son trophée à pleine main avant de commencer à passer sa langue dessus. N'ayant pas l'habitude de tant d'attention, Gldwin était à l'affût de la moindre sensation qu'arrivait à lui procurer sa tendre. Il passait ses mains sur ses fesses, les massant, appréciant leur fermeté, tandis qu'elle prenait son sexe dans sa bouche tiède et humide. Dans cette sensation, il ne sut retenir un râle de plaisir. À ce moment, il se dit qu'aucun de ses hommes ne pourrait se retenir de rire s'ils le voyaient en cet instant, baignant dans l'ignorance.

Mais ce soir, il apprenait à se faire aimer et à offrir sa passion sans complexe. Lentement, il se détendait, se laissait porter par les caresses. Il aimait sentir ses ongles aller et venir sur son ventre pendant qu'elle lui faisait serrer la mâchoire de plaisir avec la sienne. Les caresses que son corps connaissait le mieux était celle des coups et des lames. Celle-ci, il la vivait bien différemment...

Sigrid voyait les cuisses et les orteils de son homme se crisper lorsqu'elle resserrait sa bouche autour de cette chair dure qu'elle trempait de sa salive. Elle devenait folle de ces mains qui se promenaient sur tout son corps, et sentait refroidir le liquide épais qui coulait le long de sa cuisse. Elle pensa au moment où elle recevrait dans cet autre orifice cet appendice parfaitement proportionné au gabarit imposant de son guerrier qu'elle maintenait dans sa bouche.

Elle se dit qu'elle allait prendre les devants et s'empaler lentement dessus en regardant son visage, en le sentant de tout son long entrer en elle. Cette pensée la fit frissonner. Elle ne se reconnaissait pas dans ces désirs sauvages et sexuels à la fois. Elle avait pensé que ses envies seraient plus délicates, mais cette fougue était presque similaire à celle du combat. Mais avant qu'elle n'eut le temps de seulement commencer s'écarter de lui, elle sentit le bas de son corps se faire soulever et reposer. Elle était à présent à califourchon au dessus du visage de son tendre quand elle comprit ce qu'il allait faire...

 

« _ Ouh... Encore ? »

 

Elle avait prononcé ces mots avec la voix tremblante d'une agréable surprise. Mais Gildwin se dit qu'elle n'avait pas pensé à ce qu'il avait pensé à faire alors qu'il regardait sa fente ouverte et appétissante. Cette nouvelle idée lui avait soudainement traversé l'esprit, le surprenant lui-même bien qu'il se demanda pourquoi il n'y avait pas déjà pensé tout-à-l'heure... De plus, il semblait qu'il soit l'unique personne qu'il ne connaisse qui ait le pouvoir d'oser une telle chose. De ses mains, il abaissa le bassin de sa douce jusqu'au contact des lèvres trempées et gonflées qu'il mordilla délicatement quelques secondes. Puis il chercha de la pointe de sa langue l'entrée vers l'intérieur de sa belle, avant de la sortir entièrement et la glisser aussi profond qu'il le put.

À ce moment, il sentit les dents de son aimée se resserrer autour de son sexe, et la vibration de son délicieux gémissement s'étendre jusque dans le bas de son ventre. Doucement, il commença à bouger sa longue langue en elle, provoquant des spasmes de plaisir intenses qui l'empêchèrent de continuer ce qu'elle avait commencé. Peu importait pour lui, il était en train de dévorer son sexe, se délectait de son plaisir, alternant entre va-et-vient et exploration fougueuse de ses parois douces, chaudes et glissantes.

La belle était à présent cambrée à son maximum, le visage vers le ciel, haletante et gémissante si bien et si fort que les Dieux durent être témoins du puissant orgasme qui traversait son corps entier en cet instant. De son front à ses orteils, elle était entièrement contractée. Ses mains agrippaient les épaisses cuisses durcies de celui qui la faisait jouir à lui en laisser les marques de ses doigts la peau. Il maintenait fermement ses fesses et continuait à lui donner si bien qu'elle lui en mordit la cuisse à pleines dents.

Elle cru qu'il s'arrêta à cause de cette morsure lorsqu'il la releva de son visage. Essoufflée, elle le vit tenir sa langue entre ses doigts, le visage crispé de douleur.

 

« _ Oh... Une crampe à la langue ? C'est possible ? »

 

Le Jarl acquiesça, massant toujours sa langue qui se détendait doucement avec son sexe. Elle le poussa à nouveau sur le dos et empoigna de nouveau ce qu'elle convoitait en main avant que le désir ne le quitte entièrement et prit ce qu'elle put de sa langue dans sa bouche. Posant ses lèvres contre les siennes, elle l'embrassa, gardant sa langue en bouche contre la sienne, la mordillant tendrement. Elle sentait que la douleur laissait de nouveau place à son désir lorsqu'il saisit sa poitrine de ses deux mains et la massa tandis qu'elle montait sur lui.

Quelques secondes, il sentit sa désirée frotter son sexe mouillé contre le sien pendant qu'il admirait sa chevelure de feu danser au dessus de lui avec la lueur et les ombres des flammes qui soulignaient ses délicieuses formes. Il avait envie d'elle plus que jamais. Il avait besoin de son corps contre le sien depuis longtemps, et il s'en rendait compte maintenant.

Les sauvages amoureux se contemplaient tandis qu'il sentait qu'elle descendait sur lui, l'accueillant en elle avec un un long gémissement saccadé. Il savourait ce premier passage, et dans son cœur il la remercia de l'avoir fait aussi délicieux. Son intérieur était si chaud, si humide, si doux... Elle lui envoyait de doux gémissements et il lui rendait ses soupirs haletants alors qu'elle commençait à monter et descendre, toujours dans un rythme bercé par la tendresse. Ils ne cessaient de se fixer, imprégnant ce moment dans leurs souvenirs. Ce moment qu'ils avaient trop longtemps attendu...

La guerrière lui saisit alors les mains et les plaqua contre les draps, approchant ainsi leurs visages l'un de l'autre. Ils partageaient maintenant leur souffle chaud tandis qu'elle accélérait progressivement les mouvements de son bassin, à mesure que son plaisir commençait à répandre de nouveau la douce chaleur dans son ventre. Elle sentait son sexe aussi dur que le roc écarter ses chairs, combler son intérieur et taper au fond avant de repartir et revenir sans cesse. Et chaque fois que leurs corps se rejoignaient, d'entre ses lèvres sortaient des sons qu'elle ne pouvait retenir.

Le Jarl sentait les tétons durs de son aimée caresser son torse, bercés par son mouvement. Il aimait sa façon d'oser, de dominer. Il la contemplait toujours, son visage se crispant à chaque gémissement qui s'allongeait au fur et à mesure que son mouvement se faisait plus intense. Bientôt, elle le serra entre ses cuisses plus fort qu'elle n'avait probablement jamais serré une monture et commença à devenir plus brutale. Ses mains retournèrent se poser sur son torse et son visage se levait de nouveau vers le ciel tandis que s'échappaient de sa gorge les cris de son plaisir qui arrivait à son maximum.

Ses ongles griffaient son torse dans les spasmes, son sexe engloutissait le sien entièrement sans plus aucune retenue. Elle frappait de son bassin contre son corps, mouillant le sien de son liquide maintenant plus fluide et presque bouillant. Sa chevelure battait l'air et ses seins bondissaient et retombaient. Les mains libres, il la saisi par les fesses et l'accompagna dans son effort pour aller contre lui toujours plus fort. Les chocs de la fougue retentissaient dans la tente au milieu des cris, grognements et râles.

Quand elle fut essoufflée de sa chevauchée infernale, elle se laissa tomber contre lui. Elle réalisait qu'elle aurait peut-être du oser se glisser dans ses draps bien plus tôt... Leurs corps étaient trempés de sueur, tant bien qu'elle se demanda si le feu n'était pas plus froid qu'eux maintenant. Souriants, ils échangèrent un long baiser avant qu'il ne reprit le dessus sur elle.

Le guerrier la retourna avec précaution, la gardant serrée contre lui, et se retrouva entre ses cuisses, de nouveau à l'intérieur. Il y restait sans bouger, la regardant avec une ardeur qui aurait fait fondre le fer, puis il se perdit à nouveau dans son corps, manipulé par le désir. Son visage s'en alla se blottir dans le cou de sa douce tandis qu'il reprenait avec attention leur danse luxurieuse.

Il tapait doucement son bassin contre le sien, se maîtrisant. Il sentait les battements du cœur qu'il convoitait dans le cou de son aimée, s'enivrant de son odeur, de la chaleur de son corps, de ses mains qui se promenaient partout sur son corps, venaient parfois s'emmêler dans sa crinière. La douceur de sa poitrine contre le haut de son torse, ses pieds qui caressaient ses mollets, sa voix douce qui lui confiait sa satisfaction sans se retenir...

Quand son rythme fut plus intense, il sentit les jambes de sa belle remonter derrière ses fesses, ce qu'il interpréta comme une une invitation à y aller plus fort. Ses réactions furent plus que positive pour le Jarl tant il y eu de « oui » dans ses gémissements de nouveau plus longs et plus forts. Il aimait sentir son intérieur, il aimait s'y glisser, aller et venir entièrement en elle. Ses grognements, ses râles un peu bestiaux se faisaient de plus en plus audibles sans qu'il ne s'en rendait compte. Il se laissait aller en elle sous ses encouragements.

Il prit alors une position plus verticale sur ses genoux écartés et agrippa ses cuisses pour la coller contre lui, ses belles jambes le long de son corps. Il avait une vue imprenable et entière sur les symboles et écritures qui décoraient ses flancs aux courbes cinglantes. Il déposa un nouveau baiser sur ses pieds à la hauteur de son front avant de lui relever le bassin et la coller contre son corps, pénétrant entièrement en elle de nouveau. Tandis que son action prenait encore de l'intensité, il se laissait aller sur elle progressivement, écartant et repliant ses jambes souples sur elle pendant que leurs fronts allaient pour se poser l'un contre l'autre, les genoux de la guerrière pouvant presque se replier sur les épaules musclées de son assaillant.

Leurs regards étaient solidement ancrés l'un dans l'autre, pendant qu'il mettait tout son amour dans son bassin. Ses seins rebondissaient à chaque coup de rein passionné qu'il lui offrait, tandis que le haut de son corps se soulevait par sa cambrure. Il voyait son visage se crisper à chaque cri alors qu'elle saisissait le sien entre ses mains.

 

« _ Ne... Oooh... Ne t'arrêtes pas ! »

 

Elle avait prit un ton presque autoritaire qu'il trouva follement excitant. Mettant toute sa volonté dans son désir, il accéléra encore tandis qu'il sentait les ongles de sa guerrière lui griffer le dos et les flancs dans la maladresse de son plaisir qui s'intensifiait. Il voyait chaque muscle de son corps se contracter tandis qu'elle se baignait dans les méandres d'une transe fougueuse et ardente. Son corps entier tremblait, était possédé par une transe qu'il contemplait avec admiration. Ne pouvant lui confier en cet instant à quel point il la trouvait magnifique, il essaya de traduire sa pensée dans des baisers qu'il déposait partout où il le pouvait, dans son regard qui lui envoyait une passion intense quand il croisait le sien. Il voulait comme fusionner avec elle et son plaisir...

Quand il s'écroula après qu'elle lui eut demander d'arrêter, elle le serra contre elle de toutes ses forces et lui rendit ses baisers avec autant de fougue.

 

« Je t'aime, Gildwin. Je t'aime. »

 

Ces paroles frappèrent le Jarl en plein cœur, qui étreignit sa dulcinée pour répondre à ses mots sans se décoller de son corps bouillant. Il voulait rester contre elle pour toujours. Il reprit son souffle rapidement et l'embrassa longuement en massant ses seins, en faisant glisser ses mains le long de son ventre perlant de sueur. Puis il se mit à genoux, la tourna sur le ventre et souleva ses fesses à hauteur de son sexe toujours tendu à son maximum. Il admirait sa croupe, son dos, des hanches, et caressait enfin ce dos et cette blessure dont il s'était occupé avec tant de soins. Cette envie lui avait tellement brûlé les doigts auparavant, et cette fois, elle ne gémissait pas de douleur...

Après avoir caressé sa fine nuque de ses lèvres, il prit ses hanches délicatement tandis qu'elle posait ses pieds sur ses mollets puis, accompagné d'un long soupir de satisfaction, il la pénétra de tout son long. Il se buttait contre ses fesses tout en les attirant vers lui, propageant chaque fois une nouvelle vague sur sa chair qui claquait légèrement contre son bas ventre. Il voyait son sexe trempé de l'amour de sa belle entrer et sortir de son corps. Il serait resté dedans pour l'éternité si c'était possible...

Sigrid sentait les va-et-vient frotter de tout leur long et l’amener de nouveau vers sa transe orgasmique, ce moment où son corps entier et son esprit ne répondent plus qu'à son plaisir. Elle voulait vivre cet instant des milliers de fois encore... Elle se redressait, se cambrait, se penchait à nouveau, donnait parfois quelques coups de bassin en arrière pour percuter plus fort...

Quand elle se cambrait, l'œil du guerrier suivait la goutte de sueur qui descendait le long de sa colonne, contournant chacun de ses vertèbres. Tandis qu'elle se penchait à nouveau, il la vit saisir le premier linge venu et le chiffonner en boule avant gémir sans retenue dedans pendant qu'il tapait contre elle plus fort et plus vite. Elle repartait vers un orgasme puissant alors qu'il s'accrochait fermement à ses hanches comme si sa vie en dépendait. Il se mit sur les pieds, plus au dessus d'elle et continuait de se heurter contre ses fesses plus bruyamment. Il voyait les mains de sa belle serrer les draps si bien qu'il pensa qu'elle allait les arracher pendant que son corps se contractait, que son dos se creusait à son maximum. Il saisit alors ses épaules et lui offrit l'assaut le plus intense qu'il put.

La belle tenait sa cambrure osée et encaissait chaque choc sans baisser la croupe, gourmande des coups de reins de son aimé. Elle se sentait comme prise au piège de son propre plaisir se propageant encore dans son corps, engloutissant son esprit. Elle sentait son assaillant se fatiguer, ralentir et laisser son corps s'alourdir contre elle, l'allongeant sur le ventre sans qu'il ne s'échappe de son intérieur. Elle sentait ses baisers parcourir son dos avec la caresse de sa barbe, tandis que le mouvement continuait doucement en bas. Soudain, elle sentit ses mains passer sous elle et saisir un peu maladroitement ses seins. Elle s'en doutait un peu, il n'avait pas terminé...

La douceur, l'odeur du corps de sa belle excitait le Jarl à un point qu'il ne marqua presque aucune pause dans son action. Bien calé contre les fesses confortables de son aimée, il continuait de se mouvoir dans son bas-ventre avec une tendresse sauvage. Il titillait ses tétons alors que son bassin prenait à nouveau de l'amplitude. Il la sentait courber le bas de son dos, relevant ses fesses vers lui pour l'accueillir plus profond en elle. Il sentait les vibrations de ses sons qui se propageaient dans son torse pendant qu'il respirait ses cheveux humides. Quand soudain, il sentit sa douce main le repousser doucement. Il s'arrêta et la regarda, accoudée sur le flanc.

 

« _ Tu... Tu ne veux pas jouir, toi aussi ?

 

Dans tout ça, le Jarl se rendit compte qu'il se concentrait peut-être un peu trop sur ce qu'il faisait pour faire assez attention à lui-même. Il explorait sa désirée avec tellement d'attention qu'il s'était oublié et écoutait à peine les sensations de son membre pourtant excité comme jamais avant. Il sourit, gêné.

 

_ Tu... Tu n'y arrive pas ?

 

Le complexe commençait à apparaître sur le visage de sa douce qui se trompait fermement dans ce qu'elle pensait, pendant qu'il songeait à autre chose...

 

Non, ce n'est pas ça. Je veux jouir en te regardant jouir encore. Viens... »

 

Sans lui laisser le temps de se relever, il la prit au creux de ses bras et la porta jusqu'à la table sur laquelle elle avait joui la première fois sous la fougue de sa langue. Cette fois, il la reposa debout sur le sol et tira un petit banc de sous la table avant de s’asseoir dessus et, un large sourire sur le visage, il l'invita d'un geste à le rejoindre. Il était fier de sa nouvelle trouvaille, et se dit qu'elle ne serai pas la dernière s'il ne rejoignait pas Odin demain. Secrètement, il souhaita que sinon le Valhalla soit au moins aussi intense que cet instant.

Leurs mains se rejoignaient le temps que leurs corps fassent de même à nouveau. Le Jarl aida sa guerrière à monter sur ses cuisses pendant qu'elle glissait les siennes autour de sa taille, leurs langues se mêlaient encore dans un baiser torride sans aucune pudeur, leur étreinte se resserrait jusqu'à ce qu'il la soulève par les fesses et la fasse glisser doucement le long de son sexe. Durant ce moment, il lui mordillait sensuellement la lèvre inférieure, sentant son souffle chaud balayer ses joues et soulever quelques mèches de ses cheveux.

Sigrid se aimait se laisser manipuler en cet instant, regardant se contracter chaque muscle du haut du corps de son aimé. Trapèzes, pectoraux, biceps, triceps, abdominaux... Elle aimait comme ils étaient finement dessinés, les nerfs qui saillaient par-ci et par-là, ses cicatrices, sa sueur et les quelques tatouages qui y mettaient du relief. Il la soulevait et la reposait sans cesse, tandis que de ses douces mains baladeuses, elle allait constater que chacun de ses muscles étaient à présent aussi durs que la pierre. Aussi durs que son sexe qui allait et revenait déposer plaisir et passion en elle... Et ses seins qui venaient se frotter contre les pectoraux qui se mouvaient sous la chair dans les efforts... Les grognements doux et bestiaux à la fois qui lui confiaient le plaisir de celui qu'elle avait toujours voulu faire entrer dans son corps... Le fait qu'il faisait des efforts pour lui donner tant de plaisir et la découverte de toutes ces choses dans ses bras à lui... Elle était juste folle de tout ça.

Sa guerrière était toujours splendide, et ce moment avait duré bien trop longtemps et était bien trop vrai pour n'être qu'un rêve. Le Jarl sentait son sexe s'engloutir dans son aimée, tant bien que nul importait qu'il livrait bataille demain, tous ses efforts appartenaient à Sigrid en cet instant. Chaud, glissant, enveloppant son membre entier d'une douce caresse mouillée continue qui ne cessait jamais. Il était prit dans cette sensation unique, ne voulait jamais s'arrêter. Il entendait ses gémissements cinglants, se prenait dans son plaisir, l'écoutait être de plus en plus dominant. Il aimait le contact de ses seins chauds contre son torse, mais il voulait la sentir encore plus contre lui...

Il prit ses coudes et passa ses bras sur ses épaules, devinant qu'elle l'attraperait bientôt derrière la tête, puis il passa un bras dans son dos et leva une de ses jambes sur son épaule, puis l'autre. Comme il l'avait sentit, elle se tenait à présent à sa solide nuque, et ses genoux se repliaient derrière lui, ses pieds se rejoignant presque. Il se sentait enroulé, comme s'il était prit au piège, tandis qu'il glissait de nouveau ses mains mains sous ses fesses. Sur son visage, il lisait clairement qu'elle aimait ce changement lorsque reprit la mécanique de leur luxure. Il la soulevait jusqu'en haut de son sexe, puis la laissait retomber dans un cri qui se mêlait au claquement des chairs, de plus en plus rapidement, jusqu'à ce qu'il dut de nouveau la maintenir pour qu'elle descende plus vite et plus fort s'empaler sur lui.

Les cris de sa guerrière devinrent plus relâchés, plus libres, plus sauvages, tandis qu'elle se cramponnait à son Jarl en prolongeant les chocs de son bassin qui ne manquait pas une seule fois le rythme frénétique de la pénétration. Ils se perdaient tous les deux dans leur plaisir, ils s'offraient entièrement l'un à l'autre. Ils s'appartenaient totalement. Ils échangeaient leurs souffles chauds, leurs halètements, gémissements, grognements, cris et râles, leurs regards saillants de leur fièvre sexuelle. Elle pouvait voir les muscles de sa mâchoire se contracter, les traits de son visage s'étirer sous le plaisir et laisser apparaître ses crocs serrés. Il accélérait et grognait plus clairement et longuement. Elle sentait qu'il venait, tant bien que rien que dans son regard elle l'aurait deviné.

Il sentait les muscles de son bas-ventre se réchauffer, il sentait venir intensément son explosion au milieu de celle de son aimée. Elle était imminente et commençait déjà à vider son esprit de la moindre pensée en dehors de l'instant présent. Il laissait échapper des sons vibrants entre ses dents, le regard toujours baigné dans celui de sa douce. Il déposa un coup de langue rapide dans le cou suant et vibrant du plaisir criant de sa Valkyrie à la crinière de feu qui dansait aussi vivement que les flammes. Des orteils aux épaules, tous ses muscles se contractèrent, un grognement lourd et saccadé à la limite du cri vint accompagner ceux de celle qui l'entraînait dans son orgasme et, en plusieurs longues saccades, il déversa tout son amour dans le ventre chaud de sa tendre.

Ils étaient emprisonnés dans ces secondes où plus rien n'a d'importance. Ce néant de l'esprit bercé par une vague de chaleur intense parcourant le corps tout entier. Cette étreinte puissante qui fait planter le cerveau le temps de pouvoir ressentir et savourer tout ce qui se passe ailleurs à l'intérieur de soi. L'abandon du corps à son état le plus puissant, le plus profond, le plus intense. Le corps entièrement possédé par un plaisir explosif... Puis l'émergence et le relâchement...

Sigrid s'était écroulée de tout son corps sur Gildwin et ce dernier adossé à la table, la tête en arrière. Il caressait des doigts son dos et sa tête posée contre son torse qui résonnait des battements lourds et encore frénétiques de son cœur. Ils redescendaient de leur transe, essoufflés et souriants, toujours liés, unis... Ils n'avaient rien à dire, laissaient la parole aux flammes ronflantes, le regardant paisiblement. Ainsi ils restèrent une dizaine de minutes, à réaliser que ce soir, ils s'endormiraient enfin au chaud contre la personne qui faisait brûler leur amour.

Thor frappait dehors ses premiers coups de marteau qui éblouissaient la nuit, laissant indifférents les nouveaux amants qui s'enroulaient dans les draps et la tendresse. Épuisés et comblés, ils s'endormaient accrochés l'un à l'autre comme pour être sûrs qu'ils se réveilleraient ensemble. Ils chérissaient la présence de l'autre avec douceur et attention, fermant les yeux sur un visage souriant qu'ils étaient sûrs de retrouver juste après dans leurs rêves...

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Si ça cause de vikings, forcément, je pointe mon nez. T'as bien fait de te lancer dans la fiction, et je t'encourage à continuer de publier tant que t'auras des trucs à raconter.

A coté de ça, tu le postes peut-être dans une période ou y'a plus grand monde par ici, alors t'auras pas forcément de retombées sur ton texte.  Va savoir, peut-être que des ancien(ne)es reviendront.

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Merci ! ^^

J'aime beaucoup écrire de la fiction, et je pense en écrire un peu plus maintenant. Ce sera très souvent des contextes plantés en plein milieu d'une histoire décorée sur le champ comme celle-ci. Peut-être que je serais tenté aussi de faire des suites... J'en ai encore aucune idée.

Enfin ne vous en faites pas pour ce site. J'attends qu'il revive aussi, je l'ai connu à une époque meilleure... On verra bien ce qu'il en adviendra, en attendant je poste par-ci par-là sur le net... Juste, je sens que je dois aussi poster ici, car j'ai beaucoup lu sur FI par le passé. Et j'ai toujours été trop timide pour partager plus qu'un souvenir. J'ai donc cette impression que je dois au moins poster ici ce que je poste ailleurs. C'est bizarre mais c'est comme ça. ^^'

En tout cas, merci encore pour vos commentaires, ça fait vraiment plaisir. =)

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