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Le baiser de l'Hôtel de Ville

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Deuxième soirée dans la ville lumière. Je suis posé à la terrasse de l’Etincelle, pas loin de l’Hôtel de Ville, sur ma petite place préférée. Je sirote une bonne petite Affligem, en matant Bein Sport sur un écran géant qui diffuse un montage des matchs de l’Euro, ça me permet de voir les buts et les actions que j’ai ratés. Je regarde aussi, et surtout, les gens autour de moi. Les couples. J’aurais pu en faire partie ce soir. Ça aurait pu être chouette…

 Mais même si j’ai ressenti le feu, j’éprouve maintenant la glace, et je suis seul.

A ma droite, une table avec quatre jeunes filles, je dirais entre 25 et 30 ans. Quatre beautés. Une brune délicate, visage d’une harmonie parfaite, solitaire dans le décolleté. Elle discute avec sa copine à côté d’elle,  jeunette enjouée drapée de fraîcheur, d’un style moins classique et que j’adore, un peu ronde. Elles papotent et se passent régulièrement un sourire à coller sur leurs lèvres. En face, une blonde très jolie aussi, bien que je lui trouve moins de charme, mais dotée d’un corps splendide dans un short en jean très court, papote avec un joli petit lot typé indien. Elle seront rejointes plus tard par une jeune asiatique, qui fera un long exposé à l’indienne de ses états d’âmes quant à son nouveau copain - doit-elle s’autoriser à en tomber amoureuse ? « tu connais sa réputation ! » – et dont j’attraperai parfois quelques bribes.

Et puis ce couple, que je n’ai pas vu tout de suite. Ils sont un peu dans mon dos, de trois-quarts. Mince, j’aurais dû prendre la chaise en face… Ça ne m’empêche pas de jeter des coups d’œil réguliers, de toutes façons, ils ne me voient pas. C’est que personne n’existe autour d’eux. Ils sont attablés face-à-face, autour d’une toute petite table de bistrot ronde. Accoudés, penchés en avant, leurs visages sont proches. Ils parlent sans s’arrêter, à tour de rôle, parfois en même temps, rient, ils sont enjoués. Je vois surtout la fille, le type est un peu de dos. Quand elle ne parle pas, elle boit ses paroles, elle lui sourit. Pas le sourire de politesse, le vrai, celui qui éclaire tout le visage, qui contracte ces muscles des paupières qu’on ne peut pas contracter volontairement . Celui qui exprime une joie sincère. Il a posé sa main sur sa hanche, par-dessous la table, non pas sur la hanche, juste un peu plus haut, dans le creux, et la caresse doucement. Elle lui caresse l’avant-bras nu, très tendrement. Ils parlent et se sourient, parfois se reculent un peu pour boire une gorgée ou allumer une cigarette.

Elle est vêtue d’un jupe de cuir très courte, et d’un chemisier d’une couleur que je ne sais trop définir, grenat ? bordeaux ? non ça tire un peu sur le beige aussi, c’est bizarre. Je suis nul en couleurs. Des petites baskets blanches. De beaux cheveux noirs, la peau mate. Lui est black, style rappeur new-yorkais. Ils doivent avoir 25 ans. Je vois ses jambes sous la table, elles sont croisées, parfois elle glisse sa main entre, je vois ses doigts dépasser. Ils sont très certainement en pleine passion des débuts. Je dirais que ça fait quelques semaines qu’ils se fréquentent, au maximum. Ils ont déjà dû coucher ensembles plusieurs fois, très souvent même depuis quelques temps. On sent cette attraction entre leurs corps, presque involontaire, comme des aimants. Tandis qu’elle l’écoute, elle doit penser à la sensation ressentie lorsqu’il est entré en elle encore pas plus tard que ce matin, comme elle aime son sexe puissant, comme elle aime l’avoir en elle, dans son vagin, dans sa bouche… Lui pense très certainement à son corps de rêve, à ses seins sublimes, à sa petit chatte épilée qu’il aime tant lécher, à son vagin serré dans lequel il aime jouir.

Je tourne la tête à nouveau. Ils s’embrassent. C’est un vrai baiser passionné, un baiser d’amoureux, ça ne fait aucun doute. Les yeux sont fermés, les bouches se collent et se décollent, flux et reflux, repartent à l’assaut, tournent pour se dévorer un peu plus, se calment un peu, attrapent une lèvre, lancent une langue. Il lui caresse la joue de la paume, glisse sous son oreille. Elle lui tient le poignet. Elle a décroisé les jambes sous la table.  Je suis dans l’axe. Verticale de la ligne séparant ses cuisses jointes, horizontale de la jupe. A l’intersection des deux, une zone plus sombre. Je ne vois rien, mais je sais que c’est là qu’est le Graal. Et je sais qu’en ce moment même, elle est source pour le remplir. Fontaine de jouvence. Je me rêve templier.

Ils sont rassasiés de ce baiser, pour un temps, l’envie reviendra vite, il y en aura d’autres. Leur visages sont tout proches, leurs sourires ne mentent pas. Ils se caressent les doigts mutuellement, les font danser sur leurs paumes ou sur le dos de leurs mains. Ils ne parlent plus trop. Ils sont liés par les mains et par les regards. Un lien cosmique, universel, intemporel. Celui qui ne souffre que l’instant présent, et la promesse d’instants futurs. Ils savent que dans quelques minutes, ils pourront à nouveau se laisser aller complètement dans les bras de l’autre. Ils anticipent déjà sur le plaisir des caresses de leurs mains, de leurs bouches et de leurs sexes, sur le frisson de leurs peaux, sur l’ivresse de leur parfums et de leur goûts, de l’échange des fluides, sur les délices de douceur et de dureté, sur l’abandon de la pudeur et l’exultation des corps.

Elle avait décroisé les jambes et c’était un signal. Ils règlent à la petite serveuse asiatique. Celle dont le visage est fermé mais aussi celle dont j’ai vu le visage s’ouvrir tout à l’heure, alors qu’elle faisait une pause clope assise sur le dossier du banc à côté, et que le SDF défoncé à je sais pas quoi, avec son radio cassette, lui sortait je ne sais trop quelle connerie. Un sourire vrai là aussi. Ça m’a étonné à quel point un simple sourire peu métamorphoser un visage, une personne tout entière. Je ne l’avais pas remarquée avant cette serveuse, quand elle tirait la tronche. Et maintenant je voyais à quel point elle aussi était canon.

Le couple s’en va, et je retourne à mon écran et à mes voisines. J’ai envie de sexe, j’ai envie de tendresse.

Je me sens un peu seul. J’ai un peu froid.

 

 

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ainsi va la vie!

ce qui est fou dans cette foule urbaine, c'est qu'il y a des gens dans ce chahut isolé souffrant parfois de solitude, de chose s que seuls les gens coupés du monde peuvent ressentir. cette société est tout de même de plus en plus étrange.

en revanche, un petit mot, un sourire sont tant de bonnes choses qui font du bien qu'on en oublie l'essentiel!

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Guest FBAddict

Bien sûr. On peut être seul au milieu d'une foule, on peut être seul au sein d'un couple. Et tu as raison, la seule chose qui puisse briser la solitude, ce sont des mots et des sourires !

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