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Une soirée à Paris

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Trois jours à Paris, pour le boulot. Deux soirées, deux nuits. Je suis en terrasse, à l’apéro. Bastille. Le reflet du soleil déclinant sur les vitres de l’Opéra qui vient pile sur moi, drape la colonne de juillet d’ombre chinoise, phallus exubérant en négatif. On est encore en juin.

Ca fait un moment que je n’étais pas venu ici. J’ai traîné un peu dans les petites rues autour de la place, pour fumer un peu tranquille sans trop éveiller l’attention. Du côté de la rue de Lappe où j’étais venu plus jeune. J’en gardais un bon souvenir, quelques soirées sympa. J’ai pas aimé aujourd’hui. Je suis un vieux con ! C’était mieux avant . On voyait pas autant de misère. La foule là au milieu du boulevard Lenoir, c’est quoi ? Je m’approche, y’a des stands, des gens qui font la queue. Oh, une soupe populaire… On voyait pas autant de convois de blindés bleus, Gendarmerie ou CRS, filer flashant et hurlant autour de la place. On sentait pas cette tension. Que ça marche plus.

Je suis en terrasse. A Paris. Un endroit qui fait rêver la plupart des humains. Les passants sur le trottoir, les voisins de tables. L’été, les robes légères. Deux jeunes femmes à ma droite, mignonnes, menues. Je décide qu’elles ont des origines libanaises. Ca me plait bien, j’adore les femmes du sud. J’ai un bon angle de vue sur le décolleté de ma voisine la plus proche, une de mes angles préférés, j’aperçois parfois un soupçon de dentelle. Je regarde leurs mains. Elles sont fines, soignées. Celles de la femme la plus éloignée ont l’air plus douces. Si menues. Je les imagine autour de mon sexe en érection. Il semblerait plus gros par contraste, je suis sûr que j’adorerais ça. Les terrasses parisiennes sont intemporelles. Des générations de types comme moi ont dû avoir ce genre de pensées, tous les jours, depuis des décennies.

On se sent à l’abri de tout. On sait bien pourtant que ces chaises ont accueilli des culs en uniforme vert-de-gris. Ces types ont dû avoir aussi ces pensées-là. On voit bien pourtant hurler les convois de blindés en troisième plan , juste derrière les passants des trottoirs. On se rappelle l’horreur et les balles et le sang encore frais. On sait qu’on n’est à l’abri de rien, mais on veut y croire. Il y a des relents de futur. Il y a le drapeau de l’Europe qui flotte sur l’Opéra. Cette belle idée, cette forteresse, cette cible. Les belles idées sont toujours confisquées.   

Je bois ma bière, je fume clope sur clope. Je regarde les gens, les filles surtout. Le brouhaha de la circulation, des conversations. Je choppe des bribes, j’imagine des vies à chacun. A chacune. Je me demande combien ont une vie virtuelle coquine. Ce qu’ils font sur leur smartphone. Moi j’y check FI, j’échange des MPs. Je mets mon casque, à fond. Soul Wax, la BO de Belgica, le dernier morceau. Le brouhaha disparaît, la musique m’emporte, hypnotique. Mes oreilles et mes yeux ne sont plus en phase, ça donne un côté cinématographique au moment. Je suis bien.

Je décolle pour aller manger un confit de canard hors de prix vers l’hôtel de ville. Petite place le long de la rue de Rivoli que j’affectionne tout particulièrement. Je m’arrête fumer un autre bédot  sur une place bizarre à côté de Bastille. Immense, un grillage, la station de métro où je suis descendu, puis un bras de Seine. Je savais pas qu’elle passait là. Sous la place ? Ou alors c’est un cul de sac. Check FI. Post. Je viens de passer VIP !

Sur la petite place derrière l’hôtel de Ville, un attroupement. De la musique. What’s Up de Four non blonds craché par la sono d’une camionnette ave un drapeau arc-en-ciel. Je comprends pas bien le thème du rassemblement. Une histoire d’état-civil. C’est festif, les gens finissent la chanson par une grande ronde puis une mêlée joyeuse. Il y a quelques drag queens. Je filme un peu, le moment est cool.

J’ai envie d’aller boire un coup dans le bar gay à côté, me poser à une table haute en terrasse. Je m’imagine me faire brancher, me laisser faire, avouer au type mon fantasme bi, le laisser me proposer de le réaliser, accepter. Aller dans les chiottes avec lui, ou ailleurs. Me faire peloter, le peloter. M’agenouiller et sortir sa bite, la première bite que je tienne, autre que la mienne. Le branler,  le sentir grandir et durcir dans ma paume, sentir que je bande aussi, le sucer. Sensation d’une queue dans ma bouche pour la première fois. Tant de femmes et tant d’hommes savent ce que ça fait. Mais pas moi.  Je passe devant la terrasse, je mate un peu. J’ai pas les couilles, je trace. Je ne suis décidément pas homo. Je suis bi peut-être. Je crois que je ne pourrais vraiment sucer un mec qu’en présence d’une femme.

Je finis dans le bar d’anglais où je finis à chaque fois que je suis ici. Pinte de Guinness. Ils ont de la Newkie brown aussi. Et de la bonne musique anglo-saxonne. Tout ça me rappelle Liverpool, le Crazy House, Blur à fond sur le dance floor, toutes ces filles de 20 ans toutes plus désirables les unes que les autres, gorgées de sève. Mes 20 ans à moi aussi. Dans le bar aussi il y a beaucoup de petits jeunes. Quasi tous anglais. Anglophones en tous cas. C’est pas le même look que la hype du début des années 90. Ils ont un look à la Orange mécanique, ou alors les loubards du Colonel dans Ne nous fâchons pas. Je me serait bien tapé Mireille Darc moi, tiens. Entre autres. Il y a cette fille dans le groupe. Elle me lance des regards à plusieurs reprises, je les transforme en films. Elle est super mince, maigre presque, elle n’a pas beaucoup de formes. Un peu garçonne. Je ne sais pas dire si ses yeux sont durs ou émouvants par ce qu’ils cachent d’histoires, de souffrance. Elle m’émeut. Je m’imagine lui faire l’amour tendrement, pour la réparer. Si légère, presqu’évanescente. Comment la prendre sans la casser ? Comme le spectacle de mon sexe pénétrant ce corps si fragile avec mille précautions me plairait. Me regarder ouvrir son sexe et m’y enfoncer lentement, regarder son regard s’adoucir, avoir la sensation d’insuffler de la vie dans ce corps, espérer déclencher sa furie expiatrice, et la laisser la répandre sur moi. Elle a un copain. Il est aussi fluet qu’elle. On dirait qu’il est prêt pour une petite séance d’ultra-violence. J’ai envie de lui coller une baffe à la Ventura.

 Je finis ma pinte. Je rentre à mon hôtel. J’écris ce texte.

Aujourd’hui je suis devenu VIP d’un forum qui meurt. Comme le reste. Mais il y a un noyau qui est encore là, quelques personnes qui liront peut-être ces lignes. Quelques-unes que j’ai appris à apprécier et que j’ai plaisir à voir traîner ici régulièrement. Quelques-unes avec qui j’ai tissé des liens un peu plus étroits peut-être, partagé un peu d’intimité, de liberté de parole. Il y a plus de vérité sur ce forum qu’à bien des endroits. Merci à eux. A elles. A vous.

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !

 

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Sympa ce texte j ai apprécié  de le lire 

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merci, un vrai plaisir de te lire. j'aime me poser ainsi aussi. sauf que le temps me manque!

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Invité

Je sens Paris dans tes mots :) Et c'est drôle car on dirait presque le parisien typique qui se plaint de sa ville... Mais l'aime profondément aussi :) 

le forum ne meurt que si nous le laissons mourir. Cela fait 8 ans que je viens par ici et tu as fort raison, la liberté que nous permet cet espace nous emmène à decouvrir des gens sinceres, ouverts, soutenants et vrais dans les relations que l'on y tisse malgré la toile irreelle du Web sur laquelle nous dansons. 

Merci pour ces jolis mots

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Guest FBAddict

J'adore venir de temps en temps. De là à y vivre... ;) C'est un peu comme une maîtresse, je ne prends que le meilleur !

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Invité

Paris à de multiples facettes,  c'est une maîtresse qui peut se vêtir d'un tas de costumes et que l'on peut découvrir chaque jour sous un jour différent ;) 

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Guest FBAddict

Oui. Et c'est la nuit qu'elle se met à nu pour qui veut bien l'enlacer...

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perso, il m'est impossible d'y vivre! j'y meurs si c'était le cas. J'apprécie ces moments, cette agitation urbaine, cette vie différente selon les moments de la journée mais l'appel de la verdure, des espaces me sont indispensables!

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Jolie texte ! 

Le début du texte m'a rappeler le début du film "Amélie poulain". Bien que je n'aime pas Paris, principalement pour sa pollution et le contraste entre le bling-bling touristique et la misère humaine à peine voilé visible à chaque coin de rue, cette vision de Paris au travers de tes mots m'ont touché. 

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Invité

Soulwax... BO de Belgica... Dans mes bras mon Caius ! Pour la référence que j'apprécie.

Je reconnais totalement le Paris que tu décris. Le Paris de la tentation, le Paris du "tout est possible" mais aussi du "rien ne se passe". En tant que Parisien "vrai de vrai", je l'aime autant que je la déteste, je la poursuit autant que je la fuis... Elle est trop multiple pour se résoudre à une simple entité qu'on rejette ou qu'on accepte. J'ai adoré ton texte, très sincère, très bien écrit. Bravo !

Un petit mot sur ce forum. J'y suis depuis peu finalement par rapport à certain mais les quelques personnes avec qui j'échange sont des gens de qualité et parfois ça suffit. Enfin moi ça me suffit. Gardons espoir pour la suite alors !

Je n'avais pas vu ce texte quand il a été posté mais je suis ravi de l'avoir lu maintenant.

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Guest FBAddict

Soulwax... BO de Belgica... Dans mes bras mon Caius ! Pour la référence que j'apprécie.

Je reconnais totalement le Paris que tu décris. Le Paris de la tentation, le Paris du "tout est possible" mais aussi du "rien ne se passe". En tant que Parisien "vrai de vrai", je l'aime autant que je la déteste, je la poursuit autant que je la fuis... Elle est trop multiple pour se résoudre à une simple entité qu'on rejette ou qu'on accepte. J'ai adoré ton texte, très sincère, très bien écrit. Bravo !

Un petit mot sur ce forum. J'y suis depuis peu finalement par rapport à certain mais les quelques personnes avec qui j'échange sont des gens de qualité et parfois ça suffit. Enfin moi ça me suffit. Gardons espoir pour la suite alors !

Je n'avais pas vu ce texte quand il a été posté mais je suis ravi de l'avoir lu maintenant.

Merci mon Ivan  ! ;)

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Invité

Je remonte je remonte, Paris est un endroit tellement magique et tellement vil parfois....

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Ah Paris ?

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