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Une vision intéressante du manque de désir féminin
Posée par
joliette
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joliette
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Bonjour, chers visiteurs. Ce samedi, une visite guidée extraordinaire au cœur de la plus énorme guerre de tranchées du couple : l'initiative sexuelle. Pourquoi parler de guerre, alors qu'on en meurt rarement ? Tout simplement parce que l'initiative sexuelle aurait, selon nos calculs, brisé plus de couples que la ligne Maginot.
Je vais, si vous le voulez bien, commencer avec brutalité : 44 % des femmes ne prennent jamais l'initiative sexuelle. Mais la moitié des femmes aimerait faire l'amour plus souvent (sont-ce les mêmes : impossible de le savoir). On sait également que les femmes sont les premières à se lasser de la sexualité domestique, et le phénomène commence tôt : au bout de une à quatre années, ras-le-bol. Déjà ? Oui. (Selon certains évolutionnistes, les femmes ne sont pas faites pour la vie domestique. Il leur faut changer de partenaires pour recréer du désir.)
A mon sens, il ne s'agit pas forcément d'un problème de libido. Encore moins d'un problème d'amour. Pour persister dans la brutalité : si je ralentis mon activité sexuelle, c'est tout simplement de l'ennui. Un ennui large comme un gouffre. Je sais exactement à quoi va ressembler ma prochaine interaction sexuelle : une copie plus ou moins conforme de la précédente interaction sexuelle, qui elle-même ressemblait foutrement à celle d'avant.
Nous voulons de la variation, pas des missionnaires automatiques (oui, le samedi je me permets d'essentialiser les femmes et de parler en leur nom, veuillez laisser vos insultes dans les commentaires). Peut-être parce que nos attentes sont plus élevées (puisqu'on n'aura pas de salaire égal, pourrait-on avoir des orgasmes incroyables?). Peut-être parce que nous mettons plus de nous-mêmes dans la sexualité. Peut-être parce que la technique sur laquelle le couple s'est fixée (laissez-moi deviner : la pénétration vaginale) est « agréable mais pas renversante » - alors qu'on voudrait tellement être renversées.
Si on investit du temps et de l'énergie dans notre sexualité (épilation, lingerie, temps de sommeil) alors il faudrait que les résultats soient à la hauteur de l'investissement. Puis-je continuer à être brutale ? Souvent l'investissement d'un homme est inexistant. Donc une satisfaction banale et répétitive convient. J'ai eu l'impression, à certains moments de ma vie, qu'une machine pourrait me remplacer : pire encore, une machine pas bien aventureuse, pas bien imaginative. J'ai eu l'impression que certains amants s'en « contentaient ».
Une femme qui ne prend plus d'initiative sexuelle, c'est une femme qui n'est plus « contente », qui ne comprend plus pourquoi elle se donne tant de mal pour si peu.
Et peut-être aussi qu'un homme qui a une libido en or massif, c'est un homme sexuellement stimulé toute la journée par la publicité, par le porno ou par une culture de l'image qui étale des femmes dénudées sans même chercher de prétexte. Les femmes ne sont pas "spontanément" stimulées par leur environnement. Donc pour nous, désirer, c'est peut-être un supplément d'effort.
Oui, oui, je vous entends au fond : pourquoi, si on s'ennuie, ne prend-on pas l'initiative de rapports sexuels différents ? Pourquoi ne pas prendre ses fantasmes en main, pour les proposer aux hommes / à son conjoint ? C'est là qu'on trébuche : verbaliser ses fantasmes reste un privilège majoritairement masculin, et on nous a suffisamment rabâché la différence entre mère et putain pour qu'on hésite avant de mixer ce cocktail explosif. D'ailleurs, voilà bien un terrain sexuel sur lequel on n'avance aucunement (merci au slut-shaming).
Un tiers des femmes pensent que les hommes peuvent plus facilement parler de leurs fantasmes. 18 % ont honte de leurs désirs. Du coup, 47 % ne réalisent que rarement leurs fantasmes, et 25 % ne les réalisent jamais.
Deuxio, parlons de ces fameux fantasmes : à 70 %, pour la jeune génération de femmes, ils consisteront à « être dominée »... donc à laisser l'initiative aux hommes. Elles demandent également plus d'audace (25%) et de sauvagerie (22%). Le cercle vicieux commence à cet endroit. On a érotisé le mâle dominant, glorifié le muscle, encensé les nouveaux « vrais mecs » barbus et tatoués : quand ils se comportent passivement au lit, forcément, on tombe de haut. Les jeux de pouvoir sont au cœur de l'érotisme contemporain – pour le meilleur et régulièrement pour le pire : mais hey, entre Twilight et son vampire totalement abusif, et 50 Shades of Grey, quelques traces sont restées.
Ensuite, je me permets d'insister sur le « jeu » de pouvoir : vous pouvez prendre les devants, mais c'est votre tour pour la vaisselle (d'ailleurs on ne peut pas faire la vaisselle quand on est menottée au lit).
Tout ça pour arriver à mon conseil final : au moment où votre copine arrête de prendre l'initiative sexuelle, il pourrait être judicieux de VOUS remettre en question – pour relancer la machine. Au lieu de chouiner en mode « tu me laisses tout faire », analysez honnêtement ce que vous proposez. Parlons-nous d'une pénétration de routine avec un mec qui se laisse aller, qui ne fait plus preuve de passion, qui n'a pas renégocié sa sexualité depuis deux ans ? Et bah, mon garçon : faut pas rêver.
L'envie ne tombe pas du ciel : il faut donner envie. Vendre du rêve. Se mettre en danger. Il y a fort à parier qu'en relevant vos attentes, vous releviez aussi la libido somnolente de votre moitié.
http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/-tu-ne-prends-jamais-linitiative-du-rapport-sexuel-/14329
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