Le Papillon
Je suis un papillon quelque peu volage
Pour mon plaisir je suis loin d'être sage
Car au gré de mes humeurs
Je butine de fleurs en fleurs.
De corolles en corolles
Je dépose mon obole
De bourgeons en bourgeons
Je joue de mon diapason
De pistil en pistil
Je me fais très habile
Dans la douceur matinale
Je me plonge dans leurs pétales.
Ce matin c 'est décidé
Je visite sa roseraie
Envoûté par leurs parfums
Les roses me conduiront à ma fin.
Qui est il ce rival,
Caressant leurs pétales.
Humant leurs parfums subtils
Son attitude me semble futile.
Il cueille la plus belle des roses,
Sur la corolle d'une de ses sœurs je me pose.
Une coccinelle, se gavant de rosée
Me dit alors que cette rose est pour son aimée.
Je suis cet homme qui m'a ravie cette fleur
Je suis de méchante humeur.
Je découvre alors celle pour qui, il l'a cueillie
Une déesse au corps alanguie.
Je me pose sur son encrier, et je me fais voyeur.
Il caresse sa belle, avec cette belle fleur.
Il se fait papillon, butinant son bourgeon
Son corps vibre comme un diapason.
Il se sert de cette fleur, avec tant d'habilité
Que tous me semble sensualité
Je ne devine qu'extase et gémissements
Lorsque son dard s'enfonce lentement
Ils emportent la rose dans une danse fatale
Dans leur étreinte matinale
Leurs corps parcourus de spasmes
Ils atteignent l'orgasme.
Cette fleur que je convoitais
Maintenant s'est étiolée
De cette aventure je suis amère
Mais ne suis- je pas un éphémère
Demain un autre papillon volage
Toujours loin d'être sage
Butinera de fleurs en fleurs
Selon son humeur.
Son rival à la rose
De sa plume écrira en prose
Sur le corps de son aimée
Des arabesques de sensualité
Mariveau
Source :
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