Ce jeu à quatre
Tu t’es assise à coté de lui,
Ta jupe légère un peu relevée,
Une coupe de champagne,
Doucement portée à tes lèvres
Je sens qu’il n’en peut plus
Son regard croise le mien;
« Je veux ce qu’il veut pour toi »
Puis il pose un instant sur ça libertine,
Un regard fiévreusement lubrique.
Déjà elle est occupée à mon plaisir.
Tu te tournes un instant.
Tes yeux pétillent autant
Que le liquide dans ce verre que tu tenais.
Ta main experte manœuvre sur son vêtement.
Nos jeux de langue
De couple illégitime, mais in-adultérin
Excitent vos deux corps.
Amants d’un soir.
Il est temps, nos deuxièmes peaux tombent,
Reste seule, la vérité de nos corps nus.
Vos bouches se portent sur nos membres.
Mais, ces caresses ne sont pas celles que je connais,
Cette virilité n’est pas celle que tu connais.
Dans un même élan, vous vous relevez,
Dans une même inspiration, vous vous allongez
Sur ce canapé devenu hôtel sacré.
Comme deux vestales offertes au plaisir,
Chacune sacrifiée à nos langues aventureuses,
Elle sait que ce n’est pas celle qui la goute d’habitude.
Tu sens qu’il te découvre avec délectation.
Vos gémissements se font échos belles amazones.
Bientôt vous serez chevauchées adorables créatures.
Vous serez passée au fil de notre désir à tous les deux.
Un baiser saphique interrompt un instant
Ces étreintes échangistes.
Vous rougissez de cette envie de douceur.
Preuve que votre excitation est devenue incontrôlable.
Là vous êtes prises, mais celui qui te possède
N’est pas moi.
Et moi je jouis avec une qui n’est pas toi.
Pourtant nous sommes si proches.
Nous avons tué la morale ce soir
Le plaisir n’en a été que plus instance,
Vous voir extatiques,
Nous voir abandonnés.
Ce jeu à quatre est une insulte à l’ordre.
Mais une offrande à la vie.