Brocéliande 3
A ce cri du coeur, Ringo ne put résister. Il referma rapidement sa braguette et se précipita dans la clairière, ne cherchant plus à dissimuler sa présence. Morgane eut un mouvement de recul et couvrit instinctivement sa poitrine d'un bras tandis que son autre main vint se poser sur sa toison.
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Amour! Que fais-tu ici? Comment m'as-tu retrouvée?
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Ca fait un mois que je te cherche partout, en vain. J'ai arpenté toute la forêt mais je n'ai jamais réussi à retrouver notre clairière. Et ce soir, c'est la biche qui m'a guidée jusqu'à toi.
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Je t'avais pourtant dit de ne pas chercher à me revoir, j'ai jeté un enchantement sur la clairière. Tu l'as traversée dix fois sans la voir...
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Mais pourquoi ma douce Morgane? Je me languis de toi, je dépéris sans toi. Laisse moi t'aimer et te chérir.
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Nos deux mondes ne sont pas destinés à se fréquenter, Amour. A toi la civilisation moderne, à moi la magie du monde sylvestre.
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Mais... notre enfant...
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Il va bien, il grandit doucement en moi. Je saurai prendre soin de lui, sois rassuré.
Profondément troublé, Ringo ne put s'empêcher de contempler Morgane. Elle était encore plus belle que dans son souvenir. Son ventre encore plat ne trahissait rien de son état, seuls ses seins un peu plus lourds et aux aréoles un peu plus sombres pouvaient suggérer le miracle de la vie en train de s'accomplir en elle.
Entretemps, Morgane était sortie de l'eau. Le soleil jouait avec les gouttelettes qui roulaient sur sa peau, les transformant en autant de perles irisées s'écoulant lentement le long de ses courbes parfaites. Le spectacle était féérique, elle ressemblait à une déesse des temps anciens, revenue sur terre pour célébrer l'amour.
Ringo s'approcha lentement, la main tendue vers elle en une silencieuse supplique, l'implorant mentalement de ne pas le repousser. Morgane eut un moment d'hésitation, puis saisit la main tendue et vint se blottir tout contre le torse du jeune homme. Sa peau était fraîche et humide encore, d'une douceur sans égale. Ringo referma les bras autour d'elle et la serra fort contre lui, comme pour s'assurer que plus jamais elle ne lui échapperait. Leurs lèvres s'unirent en un long baiser que Ringo aurait voulu prolonger à l'infini. Il avait envie de la caresser, de la couvrir de baisers brûlants, mais n'osait pas bouger, de peur de rompre la magie de l'instant. Son coeur battait à tout rompre et il sentait une douce chaleur se dégager de la pierre de lune.
Ce fut Morgane qui mit fin à leur étreinte en se dégageant doucement. Sans un mot, son regard bleu-vert plongé dans les yeux sombres de Ringo, elle s'allongea sur la mousse de la clairière et l'invita à la rejoindre. Ringo s'agenouilla à ses côtés et posa ses lèvres sur le ventre de la jeune femme en murmurant "bébé" pour lui-même. Lentement, il se coucha aux côtés de Morgane, la couvrant de baisers et explorant son corps du bout des doigts. Sa main suivait les douces courbes de la poitrine de la jeune femme, la faisant frissonner de bien-être. Ses seins ronds, aux aréoles sombres et aux tétons durcis attirèrent irrésistiblement la bouche du jeune homme qui en prit un entre ses lèvres pour le mordiller délicatement, le sucer et le téter avec un gémissement de plaisir. Sa main continuait son exploration, glissait sur le ventre de Morgane, descendait vers sa douce toison et écartait délicatement ses lèvres intimes pour venir agacer son bourgeon d'amour.
La jeune femme entrouvrit un peu plus les cuisses, repliant ses jambes comme pour mieux s'offrir aux caresses de son amant. Son souffle avait changé, plus court et saccadé, trahissant le plaisir qu'elle éprouvait. Ringo était sur un petit nuage, trop heureux d'avoir retrouvé celle qu'il aimait et qu'elle ne le repousse pas. Il prenait son temps, attentif aux réactions de Morgane et s'appliquant à lui procurer un maximum de sensations. Ses doigts exploraient son intimité, s'attardaient sur son clitoris, la pénétraient doucement puis ressortaient pour mieux la pénétrer à nouveau. Morgane haletait et gémissait, soulevait son bassin en rythme, abandonnée à son plaisir. N'y tenant plus, Ringo se déshabilla rapidement et s'allongea sur le corps offert de la jeune femme. Il glissa avec un soupir de bien-être son sexe tendu en elle et elle noua ses jambes dans les reins de son amant. Ils restèrent immobiles ainsi pendant plusieurs minutes, savourant le bonheur de la communion charnelle. Puis Ringo imprima de lents mouvements à son bassin, bougeant doucement en elle pour la faire grimper vers les sommets de l'orgasme. Progressivement, ses mouvements se firent plus rapides, plus amples, arrachant des cris de plaisir à Morgane. Elle était accrochée à lui, jambes nouées dans ses reins et mains agrippées aux épaules. Ringo sentit les prémices de l'orgasme gonfler son membre et accéléra encore la cadence. Morgane hurlait, se cramponnait à lui et lui labourait le dos de ses ongles; il pouvait sentir les spasmes de son vagin autour de son sexe. Enfin vint la délivrance, dans un éblouissement de sensations qui les laissa tous deux pantelants. Ringo se laissa retomber sur Morgane, enfouissant son visage au creux du cou de sa belle pour tenter de reprendre son souffle. Quand il redressa enfin la tête, il vit des larmes perler aux yeux de la jeune femme. Elle lui souffla à l'oreille :
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Amour, il est temps de partir.
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Non, encore quelques minutes...
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Il ne faut pas, plus nous tarderons, plus ce sera difficile.
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Alors viens avec moi, je m'occuperai de toi et du bébé.
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Ce n'est pas possible, essaie de le comprendre.
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Non, je ne comprends pas et je ne veux pas comprendre. Tout ce que je sais, c'est que je t'aime et je ne veux pas te perdre.
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Je dois partir maintenant. Ne reviens pas en Brocéliande tous les jours, c'est inutile. La pierre de lune te dira quand revenir et la biche te guidera à moi.
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Donc je te reverrai?
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Oui Amour.
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Mais quand?
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Tu le sauras.
Sur ces mots, Morgane se leva, fit glisser par-dessus sa tête sa longue robe blanche qui traînait à côté de la source et disparut comme par enchantement.
Complètement sonné, Ringo se rhabilla et entreprit de rejoindre l'entrée de la forêt. La pierre de lune palpitait doucement contre sa gorge, comme une promesse d'espoir et de vie.
(A suivre...)
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