Les gaffes de Mariveau- Le sermon
Arcachon juin 1986
J’ai 21 ans, je viens de passer mon BTS, oui je ne suis pas en avance, je poursuis alors mes études, mais n’étant pas un sportif accompli, j’ai eu du mal parfois à les rattraper.
Arcachon est une grande station balnéaire mais aussi un petit village, nous nous connaissons tous car nous avons passé notre scolarité au Lycée Grand Air, révisé le BAC sur la plage, écumé les bars et boites de nuit de la région, partagé les mêmes capots de voiture, les mêmes banquettes arrières.
Avec mon pote Michel on est les rois de la drague et on en use et abuse.
En ce mois de juin une de nos amies de Lycée se marie, oui Béatrice se marie, si certains se souviennent de mes sorties rocambolesques, Béatrice une de mes ex dont j’avais intimement connu sa mère et le balcon de sa villa.
Elle va convoler en noce à La Rochelle et comble elle m’a demandé d’être garçon d’honneur.
Je prends ma cocc’ et j’embarque mon copain Michelet nous voilà à la Rochelle.
Béatrice est radieuse, sa mère toujours aussi charmante, mais je reste gentleman le mari de la dame est là.
J’aperçois alors une silhouette bien connue, une plastique inoubliable, Valérie.
Mais si vous la connaissez, Valérie, celle qui 9 ans plus tard, joua de son pied avec le frein à main de la méhari de mon beau-père.
La si espiègle Valérie et le bureau de la prof de maths.
J’apprends quelle sera ma cavalière. Michel fait la tronche, la fille qui sera sa cavalière n’est pas son type.
Valérie me saute au cou, et elle annonce la couleur dès le départ, en m’arrachant presque le lobe de l’oreille après m’avoir dit :
"chambre 14 , juste à coté de la tienne".
Nous avons le temps de nous préparer pour la soirée pré-nuptiale.
Valérie se propose de me guider jusqu’au motel sympa d'ailleurs, et décide de me faire visiter ma chambre. Je sais ce qu’elle veut. Nous croisons notre voisin de chambre, Valérie me dit
« Bandant le mec », effectivement il avait un faux air d’Antonio Banderas
A peine dans la chambre, pas de perte de temps, avec Valérie on se lance dans des retrouvailles assez chaudes, jusqu’à ce que Michel nous rappelle à l’ordre, on va être retard à la soirée.
Nous quittons nos chambres et croisons sur le palier extérieur notre voisin.
Valérie c’est plus fort qu’elle, dit à haute voix
« Il a vraiment de jolies fesses »
L’homme se retourne et sourit.
La soirée est arrosée, et avec Valérie nous ne nous cachons pas, testant les toilettes de la salle des fêtes, retrouvant avec joie notre banquette de la Cocc’, le capot des voitures sur le parking.
Il est quatre ou cinq heures lorsque nous regagnons tant bien que mal le motel.
Et la c est le feu d’artifice, un son et lumière digne de la Ciné-scénie du Puy du Fou.
Un festival de « baise moi », « branle moi », « suce moi », « encule moi », des « encore », des « c’est bon » , des « ouiiiiiiii », des « enfonce », « ouiiiiiiiiii je jouis », des « putaiiiiiiiin tu es toujours aussi bonne », « salope », « ouiiiii tu aimes quand je suis chienne »
Je passe sur les gémissements, les cris, les râles, les meubles, les chocs contre la cloison, la douche etc »
Nous nous affalons tard dans la nuit ou tôt le matin. Nous ne nous sommes pas inquiétés de notre voisin.
Nous passons à la mairie, Michel nous regarde goguenard et nous nous demandons pourquoi, il nous connait pourtant.
Nous voilà à l’église, le prêtre entre en chaire.
Et là Valérie et moi devenons livides.
C’est notre voisin de chambre, celui aux belles fesses selon ma sainte Valérie.
Il nous regarde et commence son sermon, sur l’amour, sermon celui lui inspiré par les voix de la nuit, ces voix du Seigneurs qui sont loin d’être impénétrables selon son analyse liturgique. Personne ne comprend ses propos, mais nous savons à qui ils sont destinés.
Et là il nous lance un clin d’œil discret, Michel est hilare et nous nous retenons.
La messe se termine, et nous nous retrouvons tous au vin d’honneur.
Le prêtre qui rétrospectivement ressemble effectivement à Antonio Banderas, dans le Tombeau, s’approche et me glisse dans l’oreille :
« Ce soir vous pourrez poursuivre votre étude du kamasutra, car je suppose de le Missionnaire n’est qu’une anecdote érotique pour vous, je pars à l’instant".
Je manque de m’étrangler avec une olive, Valérie est cramoisie.
Au cours de la nuit en hommage à ce prêtre bienveillant, pour une fois on accentua nos intentions missionnaires…..
-
1
2 Commentaires
Recommended Comments