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Une rencontre (1)

merlincurieux

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Ce récit est issu de la rencontre d’une personne réelle, pour laquelle les sentiments ressentis existent tout aussi réellement. Néanmoins, les évènements érotiques relatés n’ont (malheureusement pour moi) pas eu lieu. Dans un souci de discrétion, la situation a été quelque peu modifiée. Merci à cette femme d’exister.

Un audit dans une société en banlieue, c’était bien ma veine. C’est toujours aux petits nouveaux que l’on réserve ce genre de dossiers, les plus anciens se réservant les sociétés des beaux quartiers, bien plus prestigieuses.

De prime abord, les locaux ne paient pas de mine, un triste immeuble de bureaux de douze étages, donnant sur une rue laide et engorgée de voitures. L’accueil, sombre et sans fenêtre est occupé par une sémillante jeune femme, très professionnelle. Elle me demande de l’accompagner à la salle de réunion, la DG devant rapidement me rejoindre.

Je savoure sa démarche accentuée par ses talons dans la pénombre du couloir, seule note de sensualité dans ce décor fonctionnel et froid.

La salle de réunion ne déçoit pas mes attentes : austère, pratique, sans fenêtres... Je soupire, résigné à passer quelques jours dans ce lieu sans vie.

On frappe à la porte, et entre la DG attendue, accompagnée de sa comptable. Mon cœur s’emballe. Aussitôt. Sans autre raison que sa soudaine présence.

« - Bonjour Monsieur ! Je suis Mme C., Directrice Générale de la société ! »

Son sourire est chaleureux, sa poignée de main ferme, son regard pétillant plonge au fond de mes yeux sans hésitation. Je suis aussitôt conquis, sans rémission possible, par ce charme naturel et sans fard, par sa beauté classique.

Automatiquement, je souris et réponds à son salut, résistant à l’envie de garder cette main douce dans la mienne.

Une secrétaire apporte un café tandis que nous devisons. Je ne la vois même pas, obnubilée par Mme C.

En quelques instants, s’instaure une complicité naturelle, le dialogue, parti sur une base purement professionnelle, dérive très rapidement sur de multiples sujets, ponctué de sourires, de rires parfois. Je suis comme dans une bulle de douceur et de féminité, cette femme me fascine. Je me dissimule derrière un humour absurde, parfois corrosif, elle me désarme par sa candeur et son naturel. Nous parlons de nos enfants respectifs, de nos conjoints, devant une comptable dépassée et silencieuse, réduite à observer notre échange.

Je ne me suis jamais aussi rapidement senti si proche d’une femme. Ses yeux bruns rieurs, son charme tout en simplicité et sans artifice, ont sur moi un effet dévastateur. Mon cœur s’affole tandis que je tâche de rester professionnel, de ne pas la dévorer des yeux. Il s’écoule ainsi presque deux heures, sans que je me lasse une seconde de cette conversation. Elle s’ouvre totalement, est d’une honnêteté absolue. Parfois, un « tu » lui échappe, tant nous sommes naturellement complices.

Mais voilà qu’arrive le président de la société. Son père accessoirement. Je me dois de revenir à l’objet de ma visite. Même si, inexorablement, la conversation dérive de temps en temps, comme si notre relation à peine éclose ne pouvait que primer sur tout le reste. Je ne peux m’empêcher de la regarder fréquemment, de lui sourire, et reçois ses sourires en retour comme de précieux cadeaux.

Nous convenons d’un calendrier, et je me vois déjà contraint au départ. Elle me raccompagne, et nous devisons encore un long moment. De sa haute stature, elle me domine légèrement. Je sors enfin, sur une dernière franche poignée de main.

Je me retrouve face aux ascenseurs, seul de nouveau, encore sous le choc de cette merveilleuse rencontre. A travers la paroi vitrée, je la vois discuter avec un employé, toujours aussi naturelle, toujours aussi lumineuse, passant une main élégante dans ses cheveux blonds tombant sur ses épaules. Un dernier sourire, et je pars.

Elle me manque déjà.

***

Les jours jusqu’au rendez-vous suivants s’étirent infiniment. Je suis hanté par son visage, me remémore notre conversation, si futile sans doute, mais si précieuse pour moi. Je revois son visage souriant, sa tête légèrement penchée lorsqu’elle m’écoutait, ses yeux bruns soulignés par de légères rides creusées par de nombreux sourire. Mon épouse me trouve préoccupé, mais je me dissimule derrière le travail pour expliquer mon humeur pensive. Comment lui dire que lorsque je la serre contre moi, c’est le magnifique corps souple de Mme C. que j’imagine ? Comment lui dire que lorsque je lui fais l’amour, ce n’est pas elle que je possède, mais une inconnue rencontrée il y a peu ?

Dès que je ne suis pas absorbé par une tâche quelconque, me reviennent des images de cette femme, sa démarche, l’arc de son cou, sa manière de se tenir pour discuter, de croiser les jambes sous la table afin de ne pas s’exposer aux regards. Parfois, simplement, je me remémore la joie ressentie en sa présence.

Au bout d’une trop longue semaine, arrive enfin le jour tant attendu. Mais une mauvaise surprise m’attend : on m’a affecté un stagiaire ! On me présente cela comme l’opportunité de marquer des points pour une prochaine promotion, comme un retour d’ascenseur après avoir été moi-même formé par des collègues plus anciens.

Je vois cela comme un fardeau, un chaperon, une présence inopportune et dérangeante.

Surtout que ledit stagiaire, si gentil soit-il, m’agace assez rapidement. Sa bonhomie pataude masque-t-elle un trésor d’intelligence, ou est-il aussi lent qu’il en a l’air ? C’est comme travailler avec une sorte de Winnie l’ourson gentillet, serviable et bêtasson, d’autant plus qu’il a le physique de l’emploi, grand, rond, lourd.

Je me présente donc ainsi lesté dans les locaux de la société, fébrile et stressé. La jeune réceptionniste me sourit et appelle Mme C., qui vient en personne nous chercher.

Lorsqu’elle ouvre la porte, j’ai comme un coup au cœur, comme si elle ne m’avait jamais quittée, comme si je revivais soudain.

Elle porte un strict tailleur noir qui, loin de la rendre intimidante, met encore plus en valeur la douceur de son visage, la beauté de son sourire radieux. Elle me serre la main avec chaleur, me regardant droit dans les yeux.

Je lui présente mon ours, qu’elle salue avec la même courtoisie, déclenchant en moi un pincement de jalousie.

Nous la suivons vers la salle de réunion. A peine mis en présence, nous avons repris notre bavardage, malgré la présence de mon stagiaire. Nous nous installons, elle demande à sa secrétaire de nous apporter un café.

Même si elle pose avec tact quelques questions à mon élève, je suis vite rassuré, l’essentiel de la conversation n’ayant lieu qu’entre nous deux. Je suis de nouveau envahi par cette douce chaleur, notre connivence semble grandir un peu plus à chaque minute. Néanmoins, la présence d’un tiers nous freine, et nous oblige bientôt à redevenir professionnels. Elle doit retourner à ses dossiers, nous devons nous plonger dans sa comptabilité.

Lorsqu’elle se lève pour nous laisser, je sens comme un regret dans son regard, dans son merveilleux sourire un peu triste. Je meurs d’envie de me lever pour la serrer dans mes bras. Un léger soupir m’échappe, auquel répond un regard brillant d’amusement et de complicité.

Un dernier regard alors que la porte se ferme. Et elle n’est plus là. La pièce redevient triste et quelconque. Mon stagiaire insinue lourdement que j’ai un très bon contact avec cette femme, qu’elle est vraiment charmante. Je lui assure que c’est purement professionnel, faisant mine d’ignorer que discuter trois quarts d’heure de tout et de rien avec un client n’a vraiment rien de professionnel.

Le travail me sert de dérivatif, mais la présence du stagiaire est un frein terrible. Il semble ne pas comprendre, répète inlassablement les mêmes questions, épuise rapidement ma patience. Ma journée idéale vire peu à peu au cauchemar.

La porte s’ouvre alors que je me débats avec une explication qui semble de loin dépasser les capacités intellectuelles de mon stagiaire. Mme C. entre, un sourire aux lèvres, qui se teinte de perplexité en voyant mon visage désespéré.

Elle s’enquière de nos progrès, et me permet de sortir du cercle vicieux dans lequel j’étais enfermé. Mais, voilà que mon stagiaire, mis en confiance par sa gentillesse, lui pose une question, d’un manque d’à propos confondant. Sans se laisser démonter, et avec un tact incroyable, elle lui répond, non sans me jeter un regard de compréhension et de complicité plein d’humour. Comment réussit-elle à me faire comprendre ainsi ses sentiments, si proche des miens ? Je l’ignore, mais me sens soudain apaisé.

L’heure du déjeuner approche, et mon stagiaire doit me quitter pour une formation ayant lieu l’après midi. Il remercie Mme C., qui demande à sa secrétaire de le raccompagner à la sortie.

A peine est-il parti que l’atmosphère devient plus intime, plus conviviale. Nous échangeons un regard et, soudain, éclatons de rire de conserve, un rire franc, ouvert, libérateur.

Quelques plaisanteries fusent, aux dépens de ce terrifiant incapable. Elle s’installe sur la chaise proche de la mienne pour discuter, croisant ses longues jambes, sa jupe remontant haut sur ses jolies cuisses. Je le note du coin de l’œil, mais mon regard est capturé par ses yeux pétillant. Je penche la tête, à l’écoute de sa voix sensuelle et un peu grave, qui me donne des frissons. Nous devisons bientôt comme de vieux amis. Sa main se pose à quelques centimètres de la mienne, et je dois me faire violence pour ne pas la saisir tendrement.

De temps à autres, une pause se fait dans la conversation, durant laquelle seuls nos yeux se parlent. Ressent-elle mes sentiments, voit-elle dans mon regard tout le trouble qu’elle m’inspire ? Je prends ces silences comme des moments privilégiés, des instants de connivence précieux. Je fonds littéralement, un sourire béat se dessinant fugacement sur mes lèvres.

Je tente néanmoins de masquer mes sentiments, pour ne pas la gêner, ne pas prendre le risque de perdre cette relation qui s’installe doucement, et à laquelle je tiens déjà tant. Il me semble néanmoins qu’elle prend tout autant de plaisir que moi à nos échanges, que son regard est parfois troublé. Mais je me fais peut-être des idées, tant j’espère lui plaire.

En réponse à une question éminemment personnelle, elle se penche vers moi, son parfum léger m’enveloppant. Je me penche pour saisir son chuchotement complice. Sa bouche est à quelques centimètres de mes lèvres, sa douce rieuse voix m’enveloppe, je suis comme pris dans une bulle de plaisir pur. Ma main se rapproche de la sienne, naturellement, l’effleure. Elle ne bouge pas, je sens la douceur de sa peau, sa chaleur, tandis que sa voix s’altère légèrement. Elle se tait. Emu, je ne trouve rien à répondre sur le moment. Mon cœur bat la chamade, je ne bouge pas, presque prêt à plonger, à embrasser cette femme merveilleuse, si belle, tellement en adéquation avec moi que je n’arrive plus à rester dans mon rôle professionnel.

Elle ne bouge pas, elle non plus. Peu à peu l’atmosphère s’électrise. Je sens son souffle léger sur ma peau, ses pupilles se dilatent. Mes lèvres s’entrouvrent, ma main, animée d’une volonté propre, glisse doucement sur la sienne, légèrement. Je serre doucement sa main. Ses doigts répondent à mon étreinte. Je m’avance lentement, très lentement, mon approche soulignée par les battements frénétiques de mon cœur, par l’accélération de nos souffles.

Nos lèvres se joignent, pour un premier baiser doux, un effleurement plutôt. Ses yeux traduisent à la fois sa joie et son incrédulité. Nos lèvres s’embrassent de nouveau, tandis que nos mains se serrent. Peu à peu, nos baisers deviennent plus sensuels, nos lèvres s’unissant de plus en plus. Nous nous bécotons comme des collégiens, comme de jeunes amoureux qui n’osent brusquer les choses, qui savourent la lente découverte de l’autre. Je me sens transporté, ébloui, à la fois avide de la découvrir plus encore, mais peu pressé de terminer cette phase de découverte, d’exploration douce et attentionnée.

Ses yeux se closent à demi, tandis que nos langues s’effleurent, s’explorent avec douceur, avec tendresse, jouent l’une avec l’autre. Ma main glisse sur son cou, vers sa nuque arquée. Je la passe dans ses cheveux, caressant. Sa main libre s’accroche à mon épaule, tandis que notre baiser devient plus passionné. Nous nous sommes insensiblement rapprochés.

Un bruit à la porte nous fait sursauter et nous séparer précipitamment.

Fausse alerte, heureusement, car nous serions bien en peine d’expliquer notre tenue débraillée ! Mme C. est magnifique, les yeux brillants, rosissante, légèrement ébouriffée, le souffle court, et je ne vaux sans doute pas mieux. Nous n’avons même pas eu la présence d’esprit de nous lâcher la main !

Un rire soulagé nous échappe. Je me lève et l’aide à se remettre sur pied, l’attirant aussitôt à moi, avec un sourire d’enfant. Elle se laisse aller voluptueusement, nouant ses bras autour de mon cou. Sa haute taille m’oblige à lever haut la tête pour reprendre ses lèvres, mais notre étreinte se fait si naturellement, si simplement, j’ai l’impression de fusionner avec son corps souple, qu’elle plaque généreusement contre moi.

Notre baiser profond est de plus en plus passionné, mes mains glissent sur elle, peu à peu, explorant la cambrure de son dos, la rondeur des ses fesses, à travers le tissu de son tailleur strict.

Elle se laisse aller en arrière, prend appui sur la table, descendant plus à ma hauteur, en me serrant fort contre elle. Sa cuisse glissée entre mes jambes, elle ne peut ignorer mon émoi. Sa jupe remonte impudiquement sur ses jambes, que ma main curieuse vient tendrement caresser, alternant effleurement du bout des doigts et glissement de la paume sur toute sa longueur.

A suivre...

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